Le gouvernement américain refuse de libérer un prisonnier gréviste de la faim qui ne pèse plus que 33 Kg
Le département américain de la justice a rejeté, ce vendredi 14 août, une demande de libération pour raison de santé de Tariq Ba Odah, un détenu de Guantanamo ne pesant plus que 33,5 kg après huit années de grève de la faim !
L'avocat de Ba Odah, Omar Farah, a déclaré que le dossier rend compte de l'incapacité d'Obama à développer une approche cohérente pour transférer Ba Odah et 51 autres détenus déclarés aptes à être libérés.
"C'est une tentative transparente de cacher le fait que la procédure de l'administration d'Obama pour fermer Guantanamo reflète un profond désordre", a souligné Farah. "Et c'est clairement destiné à dissimuler l'incohérence entre l'intention déclarée de l'administration de fermer Guantanamo et les mesures prises pour transférer les hommes", a-t-il ajouté.
Rappelons que le 22 janvier 2009, au lendemain de son investiture, Barack Obama avait signé un décret décidant la fermeture de Guantanamo dans un délai d'un an…
Arrêté par l’armée pakistanaise le long de la frontière afghane et accusé d’avoir reçu une formation au maniement des armes en vue de combattre au côté des Talibans, Tariq Ba Odah est alimenté de force par intubation nasale depuis qu’il a cessé d’ingurgiter de la nourriture solide en 2007.
Sa perte de poids depuis dix-huit mois fait craindre à ses avocats qu’il ne finisse par mourir. Le Pentagone assure qu’il reçoit des soins appropriés. Pourtant, il y a cinq ans, des responsables de l’armée et des services de renseignement américains avaient donné leur feu vert à sa libération du camp de Guantanamo.
Mais le cas de Tariq Ba Odah ne fait pas l'unanimité : des responsables du département de la Défense redoutent que si son transfert hors de Guantanamo était accepté, cela n’incite d’autres détenus à se lancer dans des grèves de la faim.
Comme ce Yéménite, 51 autres détenus de Guantanamo ont reçu un avis favorable à leur transfert, mais restent emprisonnés. En tout, ce sont 116 hommes qui sont encore incarcérés dans cette base navale américaine située au sud-est de Cuba et ouverte quelques mois après les attentats du 11 Septembre.
Nadir Dendoune