Groupes de niveau : un syndicat enseignant dépose un recours devant le Conseil d’Etat
Les groupes de niveau objets d’un recours auprès du Conseil d’Etat à l’initiative de l’Unsa Education. Le syndicat pointe notamment la mise en place précipitée de cette mesure.
Le « Choc des savoirs » bouscule le monde enseignant. Depuis plusieurs mois, une très large partie de la communauté éducative manifeste une « vive inquiétude sur cette nouvelle organisation des enseignements au collège, tant sur les principes qui la sous-tendent que sur la précipitation avec laquelle elle a été instaurée », selon le syndicat Unsa Education (23 avril).
Un mécontentement qui a poussé le syndicat à poser un recours auprès du Conseil d’Etat pour « contester la légalité de l’arrêté » instituant des groupes de niveau.
« L’objectif est donc d’obtenir dans un premier temps à très brève échéance la suspension en référé de cette mesure illégale, puis son annulation dans quelques mois au terme d’une instruction plus approfondie », précise le syndicat.
Manque de concertation
Ce que reproche principalement l’Unsa Education au gouvernement concernant cette mesure du plan « Choc des savoirs », dont l’application est prévue dès septembre prochain, c’est, d’une part, la précipitation, et d’autre part, le manque de consultation.
« Impactant 12 millions d’élèves et 1 million de personnels, ce plan impose une transformation profonde du système éducatif, devant être mise en en œuvre en quelques mois et sans avoir été préalablement discutée, ni même présentée aux représentants du personnel et aux acteurs de terrain », déplore le syndicat dans son communiqué.
> A lire aussi : Un adulte sur dix rencontre des difficultés face à l’écrit
Réalité du terrain
Interrogée sur LCI, le 22 mars, Nicole Belloubet, ministre de l’Education nationale, défendait les groupes de niveau, qu’elle préfère nommer groupes de besoin, jugeant cette mesure « efficace ».
Dès la rentrée, en math et en français, en 6e et en 5e, la mesure devrait être appliquée avec une certaine flexibilité laissée aux établissements.
De plus, la ministre affirme refuser le tri social et, pour éviter cet écueil, les groupes devront « pouvoir bouger au cours de l’année ». Une proposition qui se heurte à la réalité du terrain selon le Snes-Fsu, syndicat national des enseignants du second degré (26 mars) :
« Derrière la promesse d’une plus grande flexibilité, ce sont en réalité des contraintes d’organisation et pédagogiques qui vont lourdement fragiliser notre liberté pédagogique et de casser la relation forte et continue avec les classes et les élèves ».