Grâce royale au profit de journalistes au Maroc

 Grâce royale au profit de journalistes au Maroc

Omar Radi à sa sortie de la prison de Rabat, le 29 juillet 2024. Le journaliste marocain figure parmi les 2 476 personnes graciées par le roi Mohammed VI à l’occasion de la fête du trône, célébrée le 29 juillet 2024. (Photo : FADEL SENNA / AFP)

A l’occasion de la Fête du Trône, le roi Mohammed VI a accordé sa grâce à 2 476 personnes, dont certaines sont en détention et d’autres en liberté, condamnées par différents tribunaux du royaume, a indiqué un communiqué du ministère de la Justice.

 

Parmi les bénéficiaires de la grâce, figurent des détenus condamnés dans des affaires d’extrémisme et de terrorisme. Ces détenus ont obtenu l’approbation royale après avoir officiellement exprimé leur attachement aux constantes et aux sacralités de la nation et aux institutions nationales, révisé leurs orientations idéologiques et rejeté l’extrémisme et le terrorisme. Ils sont au nombre de 16 personnes.

La liste des personnes graciées comprend les trois journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissouni et Taoufik Bouachrine, détenus depuis plusieurs années, Maâti Monjib, historien, Reda Taoujni acteur associatif et Youssef El Hirech activiste. Sont également concernés Imad Stitou, Afaf Bernani, Hicham Mansouri, Abdessamad Ait Aicha, Saida Alami et Mohamed Kenzouz.

En juillet 2023, la Cour de cassation du Maroc, la plus haute instance judiciaire du royaume, avait rejeté le pourvoi de MM. Radi (38 ans) et Raissouni (52 ans), confirmant leurs condamnations à respectivement six et cinq ans de prison ferme dans des affaires d’agressions sexuelles (et d’espionnage pour le premier).

Le pourvoi de M. Bouachrine, 55 ans, fondateur et éditorialiste d’un quotidien arabophone, avait été rejeté en 2021. Incarcéré depuis 2018, il a écopé de 15 ans de prison pour « viol », « traite des êtres humains » et « agressions sexuelles » à l’encontre de plusieurs femmes.

Maâti Monjib, 62 ans, a lui été condamné en première instance début 2021 à un an de prison ferme pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’État », au terme d’un procès ouvert en 2015. Il est aussi sous le coup d’une instruction judiciaire depuis 2019 pour « blanchiment de capitaux », ce qui lui a valu trois mois de détention préventive avant qu’une mesure de liberté provisoire ne lui soit accordée en mars 2021, au terme de 20 jours de grève de la faim. Il est accusé de malversations dans la gestion d’un centre qu’il avait créé pour promouvoir notamment le journalisme d’investigation.

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