Grâce royale à des petits agriculteurs liés à la culture du cannabis

 Grâce royale à des petits agriculteurs liés à la culture du cannabis

Un agriculteur contrôle les cultures de cannabis dans la commune de Mansoura, dans la région de Chefchaouen au sud-est de Tanger, le 18 juillet 2024. Le Maroc a adopté en 2021 une loi autorisant la culture du cannabis à usage médical et industriel dans les zones du Rif, une région montagneuse qui a longtemps été une source majeure de haschisch illicite, un dérivé plus fort du cannabis, passé en contrebande vers l’Europe. (Photo par FADEL SENNA / AFP)

A l’occasion de l’anniversaire de la révolution du roi et du peuple, le roi Mohammed VI a accordé sa grâce à 4831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis, remplissant les conditions requises pour bénéficier de la grâce.

 

Ainsi, outre ses aspects humains, cette haute sollicitude royale permettra aux bénéficiaires de cette grâce de s’intégrer dans la nouvelle stratégie, dans laquelle se sont engagées les provinces concernées, suite à la création de l’Agence nationale de Réglementation des activités relatives au cannabis et dans l’impact structurant de son activité aux niveaux économique et social à travers l’industrialisation, la transformation, l’export du cannabis et l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles, ainsi que sa contribution au développement des cultures alternatives et des activités non-agricoles.

Le Maroc a adopté en 2021 une loi encadrant les usages industriel et médical du cannabis, autorisant sa culture et son exploitation dans trois provinces rurales de la région du Rif, dans le nord-est.

Le royaume s’est fixé pour objectif de lutter ainsi contre le trafic de drogue, de se positionner sur le marché mondial du cannabis légal et de désenclaver économiquement le Rif, où la plante est cultivée depuis des siècles et faisait vivre entre 80 000 et 120 000 familles en 2019, selon des estimations officielles.

Les mesures de grâce ne concernent que des cultivateurs, dont l’activité illégale était la plupart du temps tolérée, mais qui pouvaient faire l’objet de poursuites.

Selon le directeur de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac), « c’est une initiative exceptionnelle qui va permettre à ces agriculteurs et leurs familles de vivre dans la sérénité et la quiétude, et de participer à la nouvelle dynamique de la légalisation », a-t-il commenté pour l’AFP.

Pour lui, « c’est aussi une étape importante sur la voie de l’élimination progressive de la culture illicite à travers la légalisation ou l’introduction de cultures alternatives ».

L’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis a été créée afin de structurer la filière légale à travers « l’industrialisation, la transformation, l’export du cannabis et l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles ».

L’agence a déjà délivré plus de 200 autorisations à des industriels pour la transformation, l’importation de semences et l’exportation.

Le plan d’action de l’agence comprend plusieurs axes, dont l’adoption des cahiers de charges. Ces derniers fixent les critères techniques afférents aux activités de la culture, de la production, de la transformation et de l’industrialisation du cannabis, de ses semences et plantes, de la commercialisation, de l’exportation et de l’importation de ces produits à des fins industrielles.

Et ce, tout en entamant les procédures d’octroi des autorisations aux opérateurs nationaux et internationaux dans l’industrie du cannabis médical et industriel, aux sociétés de semences, aux pépinières, aux compagnies de transport, outre la création des premières coopératives pour la transformation et l’industrialisation des produits locaux dont les membres sont des agriculteurs locaux.