Gouvernement Akhannouch : La santé, chantier prioritaire

 Gouvernement Akhannouch : La santé, chantier prioritaire

Le chef du gouvernement marocains Aziz Akhannouch. LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

Aujourd’hui, le système de santé ne correspond plus complètement aux attentes aussi bien des patients que des médecins. C’est ce que vient de reconnaître le chef du gouvernement devant les députés de la première chambre.

 

Ainsi et afin de mieux répondre aux nouveaux défis, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a annoncé lundi 13 juin 2022, devant la Chambre de représentants, une série de projets liés à la réforme du secteur de la santé, dont la création de groupes régionaux de santé autour des CHU, ainsi qu’une agence nationale en charge des médicaments.

Au menu, la réorganisation des hôpitaux. Tous les établissements seront appelés à se repositionner. Les hôpitaux de proximité devront faire davantage de soins de proximité et les établissements de pointe faire davantage d’actes de pointe pour faire bénéficier des soins de qualité à tout le monde.

« Nous allons commencer par mettre en œuvre, dans les prochaines semaines, le projet de loi cadre relatif à la réforme de la santé avec la détermination irréversible de créer de nouvelles instances, à savoir d’abord, la mise en place d’organes de santé régionaux autonomes autour des Centres hospitaliers universitaires (CHU). Notre nouveau système de santé se construira sur des groupes régionaux de santé qui seront placés et gérés localement au niveau des CHU. »

Le ministère de la Santé procèdera à la construction d’un CHU tous les ans et ce, à partir de 2023 a précisé le chef du gouvernement. Outre la généralisation de la protection médicale et sociale, qui est un grand chantier initié par le roi Mohammed VI, la réforme concernera aussi la création de « deux Agences nationales, l’une concernant la gestion des médicaments et la seconde chargée de la transfusion sanguine et de la gestion des stocks de sang », a déclaré Aziz Akhannouch qui s’exprimait à l’occasion de la session mensuelle réservée à la politique générale du gouvernement.

Par ailleurs, le chef du gouvernement a annoncé qu’une instance de la santé sera bientôt mise en place. Qualifiée de stratégique, cette instance aura pour mission de garantir la continuité et la qualité de la politique nationale en matière de santé. Elle œuvrera à la régulation de la couverture médicale obligatoire et à l’évaluation de l’efficacité des prestations dispensées par les différents intervenants des secteurs public et privé.

On sait que certaines régions du royaume souffrent cruellement du manque de médecins. Les temps d’attente et les délais pour obtenir un rendez-vous s’allongent de plus en plus. Pour lutter contre les déserts médicaux qui se situent en général dans les périphéries des grandes villes, dans les zones rurales, la réforme annoncée par l’exécutif prévoit aussi la mise à niveau de quelques 1 400 centres hospitaliers de proximité dont 300 seront réhabilités à partir de septembre 2022.

Pour pallier aux manque de personnel, Aziz Akhannouch a donné la primeur concernant la signature, dans les prochains jours, d’une convention avec le ministère de la Santé et de l’Éducation nationale portant sur le doublement, d’ici 5 ans, du nombre de médecins formés.  Cerise sur le gâteau, pour retenir les élites médicales et lutter contre la fuite des cerveaux, le gouvernement envisage de réviser le statut et les indemnités de ces professionnels.