Gilets jaunes : un policier mis en examen pour blessures involontaires

 Gilets jaunes : un policier mis en examen pour blessures involontaires

Gwendal Leroy, un manifestant « gilet jaune » atteint par un tir de grenade lors d’une manifestation à Rennes le 19 janvier 2019, a perdu un œil. TANNEAU / AFP

En 2019, un manifestant « gilet jaune » a perdu l’usage d’un œil à cause d’un tir de grenade. Le policier vient d’être mis en cause par la justice.

 

C’était la fin de l’acte X des Gilets jaunes, Gwendal Leroy allait quitter la manifestation pour rentrer chez lui, à Quimperlé… aujourd’hui il lui manque l’usage d’un de ses yeux.

En janvier 2019, dans les rues de Rennes, cet homme de 27 ans est la cible d’un tir de grenade de désencerclement. Il porte alors plainte contre X et contre l’Etat.

Le 4 février, la justice met en examen le policier à l’origine de ce tir, pour « blessures involontaires ».

Appréciation au cas par cas

En décembre 2019, le parquet a ouvert une information judiciaire. Mais l’ordonnance rendue en mars écarte toute mise en cause du policer. Le parquet fait donc appel.

« La responsabilité pénale du policier auteur du jet d’une grenade de désencerclement à l’origine des blessures graves me parait en effet devoir être examinée dans le cadre d’une information judiciaire permettant d’offrir toutes les garanties tant à la victime qu’au policier mis en cause », déclare alors le procureur de Rennes Philippe Astruc.

L’information judiciaire se poursuit

Aujourd’hui, la chambre de l’instruction a décidé de mettre en examen le représentant des forces de l’ordre. « Le positionnement du parquet dans cette affaire démontre qu’il n’y a pas de la part du ministère public de posture mais une appréciation au cas par cas des éléments de chaque procédure et chaque situation », a précisé le procureur de la République de Rennes. « Aucune responsabilité de policier ou de gendarme ne sera bradée, mais aucune ne sera éludée » a-t-il déclaré. En ajoutant que l’information judiciaire se poursuivait.

En 2016, à Rennes également, un étudiant avait perdu l’usage d’un œil lors d’une manifestation. Il avait été touché par un tir de LBD. Il s’agissait d’une mobilisation contre la loi Travail en 2016.

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