Gérald Damarnin annonce la dissolution de deux associations pro-Palestine

 Gérald Damarnin annonce la dissolution de deux associations pro-Palestine

Manifestation organisée à Paris, le 15 mai 2021, par l’association « Palestine Vaincra », dont la dissolution a été annoncée par Gérald Darmanin, le 25 février 2022. Martin Noda / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le ministre de l’Intérieur accuse le collectif « Palestine Vaincra » et le Comité « Action Palestine », d’« appel à la haine, à la discrimination, à la violence » et de « provocation à des actes terroristes ». Ce 24 février, il a annoncé leur dissolution. La procédure, enclenchée à la demande du président Emmanuel Macron, sera lancée dans les prochains jours.

 

L’annonce de la dissolution du collectif toulousain « Palestine Vaincra » est tout sauf une surprise. En décembre 2021, Maxime Boyer, adjoint à la mairie, avait déjà appelé à sa dissolution :« Nous avons saisi le préfet et le procureur de la République pour que chacun prenne ses responsabilités », déclarait-il alors.

« Cette décision scandaleuse est le résultat d’un acharnement et d’une campagne de diffamation menée par l’extrême droite israélienne et ses relais en France contre le collectif, alors que nous menons un travail de solidarité avec le peuple palestinien contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid », s’est indigné le collectif propalestinien.

Selon le ministère de l’Intérieur, le collectif « Palestine Vaincra », « sous couvert de défendre la cause palestinienne cultive le sentiment d’oppression des peuples musulmans, dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale ». Est également reproché à ce collectif pro-Palestine d’appeler « à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens », notamment à travers des campagnes de boycott.

Le comité « Action Palestine » se voit, lui, reprocher de « relayer les communiqués » et de « rendre compte de l’activité d’organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas, le Mouvement du jihad islamique en Palestine et le Hezbollah ».

Le comité « Action Palestine », installé à Bordeaux se présente comme une association pro-Palestine œuvrant « pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien », notamment « le droit au retour des réfugiés, c’est-à-dire la libération de la terre arabe de Palestine ».

Le Collectif « Palestine Vaincra » a promis de se battre contre cette « décision injuste ». « Cette annonce est une nouvelle étape dans l’escalade autoritaire du gouvernement français qui a déjà dissout, ou menacé de le faire, plusieurs organisations musulmanes, antiracistes ou médias de la gauche radicale. Nous ne nous laisserons pas intimider, la solidarité avec la Palestine est non seulement un droit mais un devoir. D’ores et déjà, nous appelons à une réponse large des organisations politiques, syndicales, associatives, collectifs en soutien au collectif « Palestine Vaincra » et contre la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine », fait savoir les membres du collectif toulousain.

Ce ne sont pas les premières associations visées par des demandes de dissolution de la part du ministère de l’Intérieur pour « séparatisme », cela avait été le cas pour le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) ou encore l’ONG Baraka City. Elles avaient été actées définitivement par le Conseil d’État en septembre dernier.