Gel de l’examen des demandes d’asile de Syriens : l’OFII demande d’attendre
Quel avenir pour les demandeurs d’asile syriens en France ? Au moment où le ministère de l’Intérieur pense à la suspension de ces dossiers, l’OFII demande d’attendre.
« Il faut attendre (…) on est dans une situation incertaine, mouvante », plaidait Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), ce matin sur franceinfo (10 décembre).
Hier, suite à la chute du régime de Bachar al-Assad, le ministère français de l’Intérieur annonçait réfléchir à la suspension de l’examen des demandes d’asile d’exilés syriens. Didier Leschi demande un peu de patience :
« En France, toute personne syrienne qui veut continuer à déposer une demande d’asile pourra le faire. La Convention de Genève prévoit de réexaminer les situations des pays et, en fonction de la situation des pays, de donner ou pas le statut ».
Suspensions en Europe
Comme le ministère français de l’Intérieur, plusieurs pays européens se sont penchés sur la possibilité d’une suspension des dossiers d’asile en cours venant de Syrie.
Par ailleurs, en Allemagne, considérant l’incertitude actuelle, l’Office fédéral de l’immigration et des réfugiés décrétait hier (9 décembre) « un gel des décisions pour les procédures d’asile actuellement encore en cours ».
Même décision du côté du Royaume-Uni, où l’examen des demandes d’asile de Syriens a été mis sur pause « le temps d’évaluer la situation actuelle ».
Alors que la Suisse, la Suède, le Danemark ou encore la Norvège ont également annoncé une suspension, Filippo Grandi, haut commissaire de l’ONU aux réfugiés, demandait un peu de patience. Ce dernier soulignait, hier sur X, que les réfugiés syriens étaient partagés « entre le rapatriement et la poursuite de l’exil ».
Peu de Syriens en France
Didier Leschi rappelait que la France n’était pas, historiquement, une destination privilégiée des réfugiés syriens. Depuis janvier dernier, 1 745 demandes d’asile de Syriens ont été déposées en France, alors que 132 000 d’entre eux sont entrés en Europe. Le directeur de l’OFII insiste sur l’incertitude de la situation actuelle :
« On est dans une situation mouvante. Par exemple, on peut penser (…) que les chrétiens de Syrie aient peur ou soient persécutés. À ce moment-là, on peut avoir un afflux. Historiquement, on a des liens très importants, en particulier avec cette communauté chrétienne syrienne ».