Gaza : Nouveau véto américain au Conseil de Sécurité de l’ONU
Les États-Unis ont une nouvelle fois exercé leur droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, bloquant une résolution appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza. Cette décision a été saluée par Israël, mais a aussi déclenché une vague de réactions dans le monde. La Grande-Bretagne s’est abstenue, mais les treize membres du Conseil, dont la France, la Russie et la Chine, ont voté en faveur de la résolution.
L’ambassadeur adjoint des États-Unis auprès de l’ONU, Robert Wood, a déclaré : « Nous ne soutenons pas l’appel de cette résolution à un cessez-le-feu non durable qui ne fera que semer les graines de la prochaine guerre. » De son côté, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, a souligné que tout cessez-le-feu dépendrait du « retour de tous les otages et de la destruction du Hamas. »
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La Palestine a fortement réagi à ce veto, qualifiant les États-Unis de complices des crimes de guerre israéliens. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a déclaré que cette politique représentait un danger pour la sécurité internationale. De manière similaire, le Hamas a condamné fermement le blocage américain, le qualifiant de « position immorale et inhumaine » et d’une « participation directe » aux « massacres. »
Pluie de condamnations
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a mis en garde contre une « explosion incontrôlable de la situation dans la région » tant que les États-Unis soutiendront les actions d’Israël. Cette décision a également suscité des critiques de la part d’autres pays, notamment le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé le Conseil de sécurité des Nations unies de devenir le « Conseil de protection d’Israël. »
Des ONG, dont Médecins sans frontières (MSF) et Amnesty International, ont également condamné le veto américain. MSF a déclaré que ce veto rendait les États-Unis complices du carnage à Gaza, tandis qu’Amnesty International a accusé le gouvernement américain de tourner le dos aux souffrances civiles et à la catastrophe humanitaire à Gaza.
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En réaction à cette obstruction américaine, le comité ministériel du sommet arabo-islamique, réuni à Washington, a exprimé sa déception face à l’échec du Conseil de sécurité de l’ONU pour la deuxième fois. Le président turc, Erdogan, a conclu en interpellant les États-Unis sur leur soutien à Israël et a questionné le coût de cette alliance.