Gaza : L’Espagne annonce avoir suspendu ses livraisons d’armes à Israël

 Gaza : L’Espagne annonce avoir suspendu ses livraisons d’armes à Israël

L’Espagne a annoncé en février avoir suspendu la délivrance de licences d’exportations d’armes vers Israël dès le déclenchement de l’opération militaire à Gaza. (Illustration)

Madrid a révélé avoir suspendu les licences d’exportation d’armes vers Israël depuis le 7 octobre, selon le ministre espagnol des Affaires étrangères. Cette décision s’inscrit dans une tendance croissante de pays suspendant les ventes d’armes en raison des préoccupations concernant les victimes civiles à Gaza.

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, a expliqué que cette suspension des licences d’exportation d’armes vers Israël depuis le 7 octobre découle de la nécessité de trouver une solution juste et durable à la situation en Palestine. Cette annonce fait suite à la décision du gouvernement régional de Wallonie, en Belgique, de suspendre temporairement deux licences d’exportation d’armes vers Israël.

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Interrogé par Al Jazeera sur une éventuelle imitation de la Belgique par l’Espagne, M. Albares a répondu affirmativement, précisant que cette mesure était déjà en vigueur depuis le 7 octobre. Il a souligné l’importance de cesser la propagation de la violence dans la région, plutôt que de contribuer à cette dynamique en exportant des armes.

 

27 000 et des millions de déplacés

Il a également souligné la nécessité d’apporter une aide humanitaire, telle que des médicaments, des denrées alimentaires et de l’eau, ainsi que de promouvoir la paix. De nombreux pays, dont l’Espagne, ont appelé à un cessez-le-feu permanent et immédiat à Gaza, alors que le nombre de morts dans le territoire palestinien continue d’augmenter.

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Selon le ministère de la santé de l’enclave, plus de 27 000 personnes sont décédées. La situation humanitaire est critique, avec plus de la moitié de la population de Gaza, soit 2,3 millions de personnes, maintenant concentrée à Rafah, à la frontière avec l’Égypte, où l’armée israélienne mène une offensive contre le Hamas.

 

Belgique, Japon, Australie

En Belgique, les responsables de Wallonie ont déclaré avoir décidé de suspendre les licences d’exportation de munitions, notamment de poudre à canon, vers la ville portuaire israélienne d’Ashdod. Ils ont notamment dénoncé « la détérioration inacceptable de la situation humanitaire dans la bande de Gaza », a rapporté l’agence de presse Belga.

De même, l’une des plus grandes sociétés commerciales du Japon, Itochu, a décidé de rompre ses liens avec la société de défense israélienne Elbit Systems, l’un des plus grands entrepreneurs de défense d’Israël.

L’Australie « retarde » quant à elle les approbations pour l’exportation d’armes militaires vers Israël, a rapporté ABC News la semaine dernière. Un travailleur du secteur de la défense affirmait qu’il semblait y avoir un « ralentissement délibéré » sur tout ce qui concerne Israël pendant que la guerre à Gaza continue.

 

Royaume-Uni et États-Unis continuent à fournir l’armée israélienne

« Les actions du gouvernement espagnol, entre autres, mettent le gouvernement britannique en honte », a déclaré Emily Apple, coordinatrice médias du Campaign Against Arms Trade (CAAT), un groupe de pression basé au Royaume-Uni qui demande la fin du commerce mondial des armes.

En décembre, les États-Unis ont utilisé deux fois une autorité d’urgence pour autoriser la vente d’environ 14 000 obus de char d’une valeur de 106,5 millions de dollars pour une livraison immédiate à Israël le 9 décembre sans examen par le Congrès, suivi trois semaines plus tard d’une vente de 147,5 millions de dollars d’articles accessoires, notamment des fusibles, des charges et des amorces.