Gaza : « Les gens ici ont besoin de tout » alerte l’Unrwa
Destructions, famine, manque d’eau. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens continue de tirer la sonnette d’alarme face aux initiatives insuffisantes du gouvernement israélien.
« Il y a une famine imminente (…) Rien n’est étanche et les eaux usées entourent les abris. Nous sommes extrêmement, extrêmement préoccupés par l’arrivée des pluies dans la bande de Gaza », témoignait hier (13 novembre) sur X, Louise Wateridge, membre de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Elle précise que plus de 500 000 personnes se trouvent dans les zones inondables de Gaza. L’agence onusienne rappelle qu’elle n’a plus accès au nord de la bande de Gaza depuis plus d’un mois. Cette zone est « assiégée », selon l’Unrwa, qui rapporte notamment qu’à Jabalia des puits d’eau ont été bombardés et détruits.
Insuffisant
Pourtant, les autorités israéliennes annonçaient mardi (12 novembre) avoir ouvert un nouveau point de passage pour l’aide humanitaire, portant leur nombre à trois : Zikim au nord, Kissoufim au centre et Kerem Shalom au sud. Une annonce qui arrive à point nommé, puisque les États-Unis menaçaient de réduire leurs livraisons d’armes si le gouvernement israélien ne faisait rien pour améliorer la situation humanitaire à Gaza.
Le jour même de l’annonce israélienne, l’Unrwa rappelait à quel point la situation était catastrophique dans le nord de Gaza : « Les gens ici ont besoin de tout. Ils ont besoin de plus. Ce n’est pas suffisant. Cela n’a pas suffi. Au cours des 13 mois de cette guerre, nous n’avons jamais fourni suffisamment d’approvisionnement humanitaire pour soutenir la population. »
Louise Wateridge soulignait qu’en octobre, seuls 37 camions d’aide humanitaire par jour étaient entrés à Gaza. « Ce n’est pas assez », martelait-elle.
Interdiction
La semaine dernière, une semaine après le vote au parlement israélien de la loi visant à interdire à l’Unrwa toute activité en Israël (28 octobre), l’ONU en a été officiellement informée (4 novembre).
« Sur instruction du ministre des Affaires étrangères Israël Katz, le ministère des Affaires étrangères a notifié à l’ONU l’annulation de l’accord entre l’État d’Israël et l’Unrwa », annonçait le ministère des Affaires étrangères israélien.
Ce dernier a justifié cette décision en avançant que « l’ONU avait reçu d’innombrables preuves selon lesquelles des agents du Hamas sont employés par l’Unrwa et que leurs installations sont utilisées à des fins terroristes, mais rien n’a été fait à ce sujet. »
Cette déclaration incrimine une nouvelle fois l’Unrwa, imputant à l’ONU la responsabilité de l’interdiction d’opérer sur le sol israélien.