Gaza : la condamnation des criminels de guerre peine à se concrétiser
Les voix demandant la fin de l’impunité des responsables des violences depuis le 7 octobre dernier, aussi bien du côté du Hamas que d’Israël, sont de plus en nombreuses.
Accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, des mandats d’arrêt contre des dirigeants d’Israël, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahou, et des dirigeants du Hamas ont été requis, le 20 mai dernier, par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).
Le Syndicat des avocats de France (SAF) se félicitait, hier (6 juin) dans un communiqué, « d’une étape majeure dans la lutte contre l’impunité » des auteurs de violences extrêmes depuis le 7 octobre, sur le sol israélien et dans la bande de Gaza.
Cependant le syndicat dénonce également des « tentatives d’obstruction, d’intimidation ou d’influence indue des fonctionnaires de la Cour » qui ralentissent le processus d’enquête.
« Le SAF invite la chambre préliminaire à faire droit à ces demandes afin de permettre la réalisation de l’enquête ouverte par le bureau du procureur de la CPI sans pression et ingérence de toute nature », insiste le syndicat.
Respecter les décisions
Prononcer des condamnations est une chose, les faire respecter en est une autre.
Le 24 mai, la Cour Internationale de Justice (CIJ) ordonnait à Israël de stopper son offensive militaire sur Rafah.
De plus, elle demandait l’arrêt de « toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah qui serait susceptible d’infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle ».
Le 21 mai, Josep Borrell rappelait que les décisions prises par la CIJ devaient être appliquées. Cependant, ce dernier reconnaissait aussi qu’il y avait « réellement un dilemme sur la façon dont la communauté internationale peut contraindre à la mise en œuvre » de ces décisions.
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Reconnaissance
Dans son communiqué, le SAF invitait une nouvelle fois la communauté internationale, mais aussi les autorités françaises, à « agir fortement sur le plan international afin de faire respecter les décisions de la Cour internationale de justice ».
Pour le syndicat d’avocat, la pression internationale passe également par la reconnaissance de l’Etat palestinien.
La France s’est déjà positionnée en faveur de l’admission de la Palestine comme membre à part entière de l’ONU. Mais le syndicat des avocats les pousse à aller plus loin :
« Le SAF invite les autorités françaises, à l’instar de l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, à reconnaître l’Etat de Palestine afin de consacrer les aspirations légitimes du peuple palestinien à l’autodétermination et à parvenir à une paix durable ».
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