« Garderie nocturne », sélectionné à la  71è édition du Festival International du film de Berlin

  « Garderie nocturne », sélectionné à la  71è édition du Festival International du film de Berlin

Dans sa Garderie nocturne, Mme Coda continue à accueillir les enfants

Le long-métrage « Garderie nocturne » du réalisateur burkinabè Moumouni Sanou est sélectionné à la 71è édition du Festival International du film de Berlin. Une édition à huis-clos qui se déroule en ce moment et en ligne, du 1er au 5 mars. 

Le film documentaire se déroule dans un quartier populaire de Bobo-Dioulasso, une ville au Burkina Faso. Chaque soir, Madame Coda, une vieille dame de 80 ans, accueille chez elle les enfants des prostituées. Les jeunes femmes se faufilent ensuite dans un  quartier très animé du centre ville, du nom de  « Black », pour y passer la nuit, travailler au gré des rencontres. Au lever du jour, totalement exténuées, elles reviennent à la garderie récupérer leurs enfants endormis.

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Un documentaire de 67’, signé Moumouni SANOU. Un jeune documentariste burkinabé qui est à son premier coup d’essai. « Garderie nocturne » est en effet son premier long métrage. Lui-même vit à Bobo-Dioulasso depuis une quinzaine d’années. Il a fait la connaissance de personnes dont les enfants fréquentent régulièrement cette garderie très spéciale. Moumouni SANOU va finir par porter leur histoire à l’écran.

Héroïnes de leurs propres vies

Dans ce film, le réalisateur lève le voile sur la vie de ces femmes de la nuit qui se sont retrouvées un jour éjectées dans la rue. Chacune ayant une histoire à raconter. Une pour échapper à un mariage forcé. Une autre contrainte de subvenir aux besoins de sa famille très pauvre. D’autres ayant quitté très tôt l’école et avaient fait dans la foulée de mauvaises rencontres. Des récits de vie poignants, parce que réels et portés à l’écran sans artifice.

Mme Coda, le personnage central du film, accueille de 3 à 6 enfants, chaque soir et s’en occupe avec l’aide de sa belle fille. Malgré le regard désapprobateur des voisins, malgré l’âge et la fatigue qui commence à avoir raison de sa volonté à dépanner ces femmes, elle continue à héberger les petits enfants. Au lever du jour, les femmes reviennent à la garderie, récupèrent leurs petits et rentrent chez elles. Pour certaines, leurs familles ne connaissent pas la nature de leurs activités.  Un magnifique esprit de solidarité se dégage de ces personnages, héroïnes de leurs propres vies qui luttent pour survire.

« Garderie nocturne » est une coproduction entre le Burkina Faso, la France et l’Allemagne qui semble avoir toutes ses chances. C’est une consécration pour le réalisateur et toute l’équipe par le fait même d’être sélectionné à la Berlinale. Une belle tribune pour accéder à la notoriété. C’est désormais chose faite.