Gabriel Attal : Millî Görüs n’a pas vocation à « à exister dans la République »
L’association Millî Görüs va « à l’encontre des valeurs de la République ». Elle « n’a pas vocation à organiser des activités, à exister dans la République », a estimé jeudi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Ce n’est pas une annonce de dissolution, précise-t-il, même si la fédération turque est clairement dans le collimateur du gouvernement.
« Je n’annonce pas » la dissolution de Millî Görüs, a précisé le secrétaire d’État, interrogé à ce sujet sur BFMTV et RMC. Mais « ce que je considère, c’est qu’une association qui va à l’encontre des valeurs de la République, qui se bat contre les valeurs de la République, contre l’égalité entre les femmes et les hommes, contre la dignité humaine, évidemment qu’elle n’a pas vocation à organiser des activités, à exister dans la République ».
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Dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point jeudi, Gérald Darmanin a prévenu les fédérations de mosquées n’ayant pas signé « la charte des principes de l’islam de France » qu’il n’y a « rien à “négocier” avec elles ». Il a ajouté que l’État multipliera les contrôles visant leurs associations religieuses ou leurs écoles hors contrat.
L’étau se resserre
En janvier, Millî Görüs, mais aussi le Comité de coordination des musulmans turcs de France et le mouvement Foi et Pratique, proche des prédicateurs rigoristes du Tabligh, ont refusé, au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), de signer la « Charte des principes de l’islam de France ». L’association est aussi au cœur d’une polémique autour du possible financement du chantier de sa mosquée par la mairie de Strasbourg.
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Le ministre de l’Intérieur, qui a demandé aux préfets d’organiser « prochainement » des « assises territoriales avec les acteurs de l’islam », leur a enjoint d’exclure l’association Millî Görüs et les deux autres fédérations n’ayant pas signé cette charte.
« C’est le sens de nos mesures de dire que si on ne se plie pas aux valeurs de la République, si on refuse de s’intégrer dans la République, on n’a pas vocation à fonctionner comme des associations qui elles se plient aux valeurs de la République », a expliqué M. Attal.