Frappe israélienne sur Rafah : indignation internationale, l’ONU impuissante

 Frappe israélienne sur Rafah : indignation internationale, l’ONU impuissante

Massacre à Rafah au soir du 26 mai 2024. Plusieurs bombes de 2 000 livres ont été larguées sur des tentes civiles et des bâtiments de l’ONU, tuant des dizaines de civils déplacés. Telle est la réponse d’Israël à l’arrêt de la Cour internationale de justice qui l’obligeait à mettre fin à son offensive sur Rafah.

Les images de la frappe israélienne sur un camp de personnes déplacées, dimanche près de Rafah, et le nombre de victimes civiles, ont provoqué l’indignation de la communauté internationale.

 

« Les images du camp sont horribles et montrent que les méthodes et moyens militaires utilisés par Israël, qui ont déjà conduit à tant de morts civiles, ne changent pas », se désespérait hier (27 mai) le haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk.

Dimanche (26 mai), selon le ministère de la Santé du Hamas, une frappe israélienne atteignait un centre pour personnes déplacées, près de Rafah, faisant au moins 45 morts et 249 blessés. Via un message sur X, hier, Emmanuel Macron se disait « indigné », tandis que Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, utilisait le terme « horrifié ».

 

« Erreur tragique »

« A Rafah, nous avons évacué un million de résidents qui ne sont pas impliqués et, malgré tous les efforts déployés, une erreur tragique s’est produite hier. Nous enquêtons sur ce qui s’est passé et nous en tirerons les conclusions », a déclarait, hier, Benyamin Netannyahou lors d’une prise de parole au Parlement.

De son côté l’armée israélienne affirmait avoir visé deux hauts responsables du Hamas, des « cibles légitimes au regard du droit international ». Avant de se justifier dans un communiqué : « avant la frappe, un certain nombre de mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser des civils non impliqués pendant la frappe ».

La CIJ pas écoutée

Le 24 mai, la Cour Internationale de Justice (CIJ) ordonnait à Israël de stopper son offensive militaire sur Rafah. De plus, elle demandait l’arrêt de « toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah qui serait susceptible d’infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle ».

Hier, Josep Borrell rappelait que les décisions prises par la CIJ devaient être appliquées. Cependant, ce dernier reconnaissait aussi qu’il y avait « réellement un dilemme sur la façon dont la communauté internationale peut contraindre à la mise en œuvre » de ces décisions.