Zied et Bouna : Taubira dénonce les « paroles abjectes » d’Estrosi

 Zied et Bouna : Taubira dénonce les « paroles abjectes » d’Estrosi

La ministre de la Justice n’a pas mâché ses mots après les déclarations du maire UMP de Nice concernant la relaxe des deux policiers jugés pour la mort de deux adolescents en 2005.


La ministre de la Justice, Christiane Taubira, évoquant des « paroles abjectes », s'est dite « choquée », mercredi, par les propos du député UMP Christian Estrosi sur les familles des adolescents Zyed et Bouna, morts en 2005 à Clichy-sous-Bois, après la relaxe de deux policiers jugés à Rennes.


 


« Les familles n'ont qu'à éduquer leurs enfants »


« Je suis choquée que des responsables politiques puissent avoir des paroles aussi abjectes alors que les coeurs des mamans et des papas sont encore en lambeaux », a déclaré la garde des Sceaux sur France 2.


Le maire de Nice s'est « réjoui » mardi de la relaxe des deux policiers, poursuivis pour non-assistance à personne en danger lors du décès des deux adolescents dans un site EDF de Seine-Saint-Denis. « Les familles n'ont qu'à éduquer leurs enfants et faire en sorte qu'ils ne soient pas des délinquants », a-t-il estimé, s'attirant de nombreuses critiques.


 


La course à l’électorat FN en PACA


« Commenter des décisions de justice par des responsables politiques, c'est déjà contestable. Moi je ne le fais pas », a lancé Christiane Taubira. « Venir jeter comme ça encore de la souffrance sur des coeurs meurtris avec du cynisme électoraliste (…), parce qu'il y a des personnes qui sont en campagne dans le Sud et qui courent après un parti politique qui n'a lui-même aucune décence, aucune pudeur, oui je suis choquée », a-t-elle fustigé.


M. Estrosi est en effet tête de liste UMP pour les prochaines élections régionales en Paca face notamment à la probable candidate du Front national Marion Maréchal-Le Pen. Cette dernière a elle-même été critiquée pour avoir estimé que la relaxe des policiers prouvait que « la racaille » avait mis « par plaisir » les banlieues françaises « à feu et à sang » lors des émeutes qui avaient suivi la mort de Zyed et Bouna.


Rached Cherif