Zied et Bouna : Estrosi « tente d’allumer la guerre civile », estime Claude Bartolone
Claude Bartolone a estimé mardi que le député UMP Christian Estrosi « tente d'allumer la guerre civile », avec ses propos « irresponsables, stigmatisants et haineux » sur les familles des deux adolescents morts en 2005 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Plus tôt mardi, le maire de Nice, qui avait inventé un délit d’excès de vitesse pour accuser les deux jeunes, suggérait aux parents d’« éduquer leurs enfants ».
La voix de Sarkozy
Le président socialiste de l’Assemblée n’a pas tardé à réagir aux propos tenus par le député UMP mardi matin. M. Estrosi s'est « réjoui » de la relaxe prononcée lundi dans cette affaire de deux policiers qui étaient poursuivis pour non-assistance à personne en danger, en estimant que « les familles n'ont qu'à éduquer leurs enfants » pour « qu'ils ne deviennent pas des délinquants ».
Le député-maire de Nice, chef de file UMP pour les régionales en PACA, est « connu pour décliner dans la réalité la volonté de Nicolas Sarkozy de concurrencer l’extrême droite », écrit sur son blog M. Bartolone, élu de Seine-Saint-Denis et lui-même tête de liste socialiste en Île-de-France, dans un billet intitulé « Exploiter le malheur pour répandre la haine ».
« On n'a pas le droit de dire n'importe quoi »
« Mais il y a plus grave. En faisant la leçon de manière aussi violente à toutes les familles vivant dans des territoires que le pouvoir de M. Sarkozy a négligées et méprisées, ce député tente d’allumer la guerre civile. Là où la justice se substitue à la vengeance, le député veut que la loi de la haine se substitue à la loi de la justice », d'après lui.
« Quelle que soit la concurrence que peuvent connaître un certain nombre de députés UMP avec le FN, on n'a pas le droit de dire n'importe quoi sur des sujets comme ça », a-t-il insisté devant la presse. « Comme si une nouvelle fois on devait jeter en pâture les familles des classes populaires, comme si ces familles n'éduquaient pas leurs enfants, comme si aucun enfant ne pouvait pas commettre à un moment donné dans son existence une bêtise », a renchéri l'ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis.
Le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, a aussi condamné devant les médias les propos de Christian Estrosi, les jugeant « totalement déplacés, indignes ». De même selon lui, la députée FN Marion Maréchal-Le Pen, qui a évoqué la "racaille" qui a mis la banlieue "à feu et à sang", a eu des propos "abjects".
Rached Cherif
(Avec AFP)