Women’s March on Paris : Trump, Fillon, Le Pen ou « l’affirmation d’une vague réactionnaire »

 Women’s March on Paris : Trump, Fillon, Le Pen ou « l’affirmation d’une vague réactionnaire »

Manifestation de femmes new-yorkaises contre Donald Trump.DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP


Loin de faire l’unanimité dans son pays, le président-élu des Etats-Unis Donald Trump suscite les craintes. Ainsi, au lendemain de son investiture, aura lieu la Women’s March on Washington, déclinée dans différents pays dont la France. Les associations féministes entendent ainsi protester contre toutes les discriminations face à un nouveau président américain ayant étalé, à maintes reprises, son sexisme et sa xénophobie. 


Vague réactionnaire


Outre un protectionnisme exacerbé, le nouveau président américain a largement démontré, pendant sa campagne, son sexisme et ses « réserves » concernant l’immigration. Au lendemain de son élection, Donald Trump a nommé Steve Bannon, qui publie sur son site Breitbart news des messages racistes et misogynes haineux, chef de la stratégie et conseiller de son administration.


Si l’on ajoute à cela la très possible nomination de William Pryor, un juge anti-avortement, à la Cour suprême, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les associations féministes et humanistes ont prévu une grande marche vers Washington le 21 janvier, au lendemain de son investiture. Marche qui a également été organisée dans différents pays dans le monde pour endiguer une certaine pensée : « Les Etats-Uniennes ne disent pas qu'elles manifestent contre Trump mais pour leurs droits qui sont attaqués (…) L'élection de Trump est l'affirmation de la vague réactionnaire, et entre autres, d'attaque des droits des femmes qui sévit dans le monde depuis un bon moment » précise Suzy Rojtman, une des porte-parole pour le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), organisation signataire de la marche parisienne.


Peser sur la campagne présidentielle


Si en France les attaques sont moins frontales envers les droits des femmes, elles existent tout de même. Pour exemple, la polémique sur l’avortement dont a tenté de se défaire François Fillon pendant les primaires de la Droite : « Les politiques français se débrouillent très bien, sans les Américains, pour remettre en cause, attaquer, caricaturer, instrumentaliser, faire de la démagogie autour des droits des femmes. On peut citer François Fillon, qui a quand même insisté lourdement sur l'avortement, ce qui est très inquiétant. Ou encore Marine Le Pen, qui visiblement admire beaucoup Trump et qui fait de la démagogie avec le droit des femmes » rappelle la porte-parole de la CNDF.


Pour cette dernière, ce genre de positions ne sont pas anodines. Les associations féministes comptent bien profiter de cette période électorale pour obtenir des changements : « Nous essayons de nous coordonner, pour faire apparaître, comme NOUS le voulons, le droit des femmes dans la campagne présidentielle. Nous ne voulons pas de promesses sans lendemain ».


Dans une période où le repli sur soi devient la norme, la marche du 21 janvier (14h à Ecole Militaire, Paris) mettra en avant des valeurs universelles : « Nous marcherons contre les incitations à la haine, les attitudes discriminatoires, les messages et actions réactionnaire ».


CH. Célinain