Voyage au pays d’un Juste

 Voyage au pays d’un Juste

« Ce sont nos frères et leurs enfants sont nos enfants »


 


« Ce sont nos frères et leurs enfants sont nos enfants » de Nadia Hathroubi-Safsaf (notre collègue), paru aux éditions Zellige, est un roman sur la tolérance et la nuance. Et sur le récit peu connu de ces résistants musulmans, qui ont sauvé des juifs de la déportation.


 


Ce roman, c’est l’histoire de Leïla, une jeune journaliste musulmane française, qui part au Proche-Orient, « pour mettre des noms et des visages sur les Palestiniens », avec cette obsession qui ne la lâchera pas tout au long du récit : « s’éloigner des clichés, apporter de la nuance ». Un voyage et un attrait qui fâche son amie d’enfance juive Anne.


 


Quête identitaire


Lorsqu’elles étaient enfants, Leïla et Anne ne se disputaient pas, « elles naviguaient à l’aise et insouciantes d’une culture à l’autre ». Aujourd’hui, la tante de Leïla les réprimande toutes les deux, et pose, par la même occasion, une réflexion très contemporaine sur la quête de l’identité: « Pourquoi t’identifies-tu aux Palestiniens ? Parce qu’ils sont arabes ? Pourquoi t’identifies-tu aux Israéliens ? Parce qu’ils sont juifs ? Vous voyez encore les choses à travers ce prisme ? ».


 


Journal de guerre de son grand-père


Ces questions provoquent des discussions. Et très vite, l’histoire de la famille de Leïla ressurgit. Son grand-père a caché, au péril de sa vie, la famille d’Anne pendant la Seconde Guerre mondiale. Après cette révélation, Leïla se plonge dans le journal de guerre de son grand-père, « même s’il y a des choses qu’il est préférable de laisser parfois enfouies », de l’avis même de sa grand-mère…


 


Des témoins vivants


« A travers la plume de son grand-père, elle prenait plaisir à découvrir la vie quotidienne d’un immigré aux prémices de la Second Guerre mondiale ». Leïla ne sait pas ce qu’elle cherche, mais elle dévore les pages et très vite, une évidence s’impose : faire de son grand-père un Juste. Pour cela, il faut trouver des témoins vivants. Ce qui amène Leïla sur la trace de Ida, une amie de son grand-père, toujours vivante et qui se trouve à Jérusalem. Sans dévoiler la fin, et même si le titre la laisse légèrement présager, c’est là qu’elle comprendra, enfin, l’histoire cachée de sa famille.


 


Chloé Juhel


« Ce sont nos frères et leurs enfants sont nos enfants », de Nadia Hathroubi-Safsaf, éditions Zellige


 


Mercredi 13 avril à partir de 19h, à la librairie Le Divan (203 rue de la convention, Paris 15e), se tiendra une rencontre en présence de l'auteure, animée par Mohammed Aïssaoui, critique au Figaro littéraire.