Violences dans les lycées du 93 : « nous avons besoin de plus d’éducateurs ! »
Mardi dernier (7 mars) de nouvelles violences ont touché des lycées de Seine-Saint-Denis. Tandis que les actes de violences se répètent, les personnels et parents d’élèves tirent la sonnette d’alarme et interpellent le ministère de l’Education nationale. Moyens insuffisants, répression accrue, violences répétées, les personnels des établissements scolaires de Seine-Saint-Denis pointent du doigt la responsabilité des pouvoirs publics.
Manque de personnels
Une évacuation et une cinquantaine de personnes interpellées, tel est le bilan des actes de violences s’étant produits dans la matinée du 7 mars dernier au lycée Suger de Saint-Denis. Depuis six mois, voire plus pour bien d’autres, les lycées Eluard, Suger et Bartholdi sont mobilisés pour réclamer l’entrée dans les réseaux d’éducation prioritaire, ce qui permettrait d’avoir plus de moyens matériels et plus d’effectifs. « Le 7 mars, quand des intrusions ont eu lieu dans le lycée Suger, il y avait 7 surveillants pour 1150 élèves. Le ministère de l’Education nationale ne peut s’étonner de telles situations de violences quand, déjà au quotidien, les pouvoirs publics ne donnent pas aux établissements scolaires du 93 les moyens de garantir la sécurité des élèves et des personnels : plus il y a d’adultes dans un lycée ou dans un collège, moins il y a de violences » ajoute le syndicat SUD Education 93.
Besoin de vraies solutions
La nécessité d’obtenir plus de personnels formés dans les établissements d’éducation prioritaire parait donc évidente, surtout avec la multiplication des actes de violence, non seulement aux lycées Suger et Eluard, mais également dans d’autres établissements du département comme les collèges Triolet, Barbusse et autres. Une nouvelle fois ce sont bien les solutions jugées inappropriées, apportées par le ministère de l’Education nationale, que le syndicat SUD Education 93 pointe du doigt : « Les deux seules réponses apportées par les pouvoirs publics à la précarité qui frappe Saint-Denis et plus généralement le département du 93 sont d’une part la casse du service public d’éducation, de santé, des transports et d’autre part des politiques sécuritaires et répressives qui ne résolvent rien et exacerbent les tensions ».
SUD Education 93 interpelle donc le gouvernement pour obtenir plus de moyens pour l’éducation en Seine-Saint-Denis et peut-être mettre en place un plan d’urgence comprenant « 2500 postes pour les 1er et 2nd degrés pour la rentrée 2017 ! ». En attendant le message du syndicat est clair : « Nous n’avons pas besoin de plus de policiers dans les établissements scolaires du 93, nous avons besoin de plus d’éducateurs ! »
CH. Célinain