Une nouvelle page s’ouvre pour la mosquée de Lunel

 Une nouvelle page s’ouvre pour la mosquée de Lunel


Un nouveau président de l'association gestionnaire de la Mosquée de Lunel (Hérault) a été élu dans le calme dimanche, inaugurant une nouvelle page pour ce lieu de culte au centre de luttes de pouvoir depuis plusieurs mois. 


 


Faible participation des fidèles


Benaïssa Abdelkaoui, qui était seul à se présenter à ce poste après la démission le 18 octobre de Rachid Belhaj, a recueilli 90 voix sur 92 votants, les deux bulletins restants étant nuls. Âgé de 57 ans, M. Abdelkaoui est chauffeur routier et père de cinq enfants. Dès son élection à la tête de l'Union des musulmans de Lunel, il a fait part de sa volonté d'apaisement des tensions, assurant vouloir « parler à tous ». Driss El Moundi, président du Conseil régional du culte musulman, a exprimé sa satisfaction après ce vote, estimant qu'il était temps de « tourner une page ».


L'élection n'a pas attiré beaucoup de fidèles, alors que l'association compte près de 800 membres. Mais elle s'est déroulée dans le calme, deux voitures de la gendarmerie patrouillant régulièrement devant et autour du lieu de culte.


 


Hémorragie de départs vers la Syrie


La mosquée de cette ville de 27 000 habitants située en Petite Camargue a été le théâtre de vives tensions au cours de ces derniers mois dans une localité traumatisée par le départ en 2014 d'une vingtaine de jeunes en Syrie et le décès d'au moins huit d'entre eux. Une quinzaine de jeunes âgés de 18 à une trentaine d'années s'en étaient pris à l'imam Benasseur qui avait assuré lors d'un prêche qu'aller combattre en Syrie ne faisait pas partie des « préceptes de l'islam ».


M. Benasseur avait porté plainte en juillet pour menaces de mort contre lui et sa famille. Deux des jeunes avaient été condamnés en septembre à 18 mois et 16 mois de prison avec sursis et interdiction de fréquenter la mosquée pendant deux ans. Mais ils ont fait appel et sont revenus sur les lieux, contraignant l'imam, puis le président de l'association gestionnaire de la mosquée à la démission.


Prévu dimanche dernier, un premier vote pour élire un nouveau président avait été reporté d'une semaine en raison de tensions entre des participants.


Rached Cherif


(Avec AFP)