Un maire veut interdire la pratique de l’islam sous peine de reconduite à la frontière
Le maire UMP de Venelles, une commune des Bouches-du-Rhône d'environ 8 000 habitants, s'est prononcé sur Twitter pour « interdire le culte musulman en France », des propos qu'il a confirmés vendredi, expliquant s'attendre à être « exclu » du parti dirigé par Nicolas Sarkozy.
Reconduire 5 millions de musulmans à la frontière ?
« C'est bien moi qui suis l'auteur » de ces tweets, a déclaré Robert Chardon, qui suit actuellement un traitement pour un cancer. Sur Twitter, jeudi, le maire de Venelles avait lancé « #NSDIRECT il faut interdire le culte musulman en France ». Le « hashtag » #NSDirect a été lancé sur le compte Twitter de l'ex-président de la République pour inciter les internautes à lui poser des questions auxquelles il devait répondre vendredi matin.
Sur son compte, Robert Chardon a répété plusieurs fois son appel à « interdire » le culte musulman en France. Pour lui, « celui qui pratique (doit être) immédiatement reconduit à la frontière », a-t-il répondu à un utilisateur de Twitter qui l'interpellait, appelant à modifier la Constitution pour atteindre son objectif : « Je supprime la loi de 1905 et proclame que la République favorise la pratique de la foi chrétienne ».
Sur la vague de l’islamophobie
« Je compte aller plus loin et me présenter aux régionales et à la présidentielle », a assuré à M. Chardon, annonçant son intention de se présenter à la primaire de l'UMP « si je reste dans le parti ». « Je risque d'être exclu », reconnaît-il : « Dans ce cas, je vais créer un nouveau parti ».
Jusque-là inconnu du grand public, Robert Chardon espère en tapant sur les musulmans se faire une notoriété à peu de frais. Il ne cache d’ailleurs pas ses ambitions nationales, qu’il envisage déjà en dehors de son parti en fondant son propre mouvement afin de surfer sur la libération de la parole islamophobe du moment. La réaction de l’UMP ne devrait pas tarder, de même que celle des associations luttant contre l’islamophobie et le racisme.
Rached Cherif