Un établissement solidaire d’un père de famille menacé d’expulsion
Venu en France pour faire soigner sa femme gravement malade, un ressortissant algérien est aujourd’hui sous la menace d’une obligation de quitter le territoire français. Toutefois, ce dernier peut compter sur le soutien des enseignants de ses enfants scolarisés à l’école élémentaire Victor Hugo à Colombes (92). Alertée par la situation de la famille, une institutrice fait le maximum pour éviter l’expulsion à ce père de famille.
Situation compliquée
Alors qu’elle recevait Monsieur Gamoura, père d’une de ses élèves, dans l’établissement pour des formalités administratives, Catherine reçoit une confession inattendue : « Un jour je le voyais pour demander une signature ou quelque chose et il m'a parlé de sa situation. Ce sont des choses difficiles à dire, c'est une famille très digne. Ce n'est pas évident de demander de l'aide ». Professeur en Algérie, M. Gamoura a dû « tout laisser et tout vendre » pour faire soigner sa femme, atteinte d’une maladie grave, en France.
Contre la montre
Arrivée en France en juin 2016, la famille Gamoura vit aujourd’hui dans la crainte de voir le père se faire reconduire en Algérie. Ce dernier s’est vu notifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF) pour le 17 octobre prochain. L’institutrice a contacté des associations pour lui venir en aide : « Nous avons reçu monsieur Gamoura samedi dernier. Nous avons trouvé un avocat pour pouvoir faire le recours auprès du tribunal administratif. Il risque l'expulsion à tout moment » indique M. Mazari, du réseau éducation sans frontières de Colombes. Averti de cette situation en urgence, l’association a bon espoir que M. Gamoura ait gain de cause, étant donné la situation de sa femme et la scolarisation en France, depuis un an, de ses quatre enfants.
La peur au ventre
« J'ai l’aînée depuis l'année scolaire 2016-2017. Elle est très motivée et ne laisse jamais rien paraître malgré la situation qui est quand même compliquée » confie l’institutrice, qui a fait circuler une pétition, en espérant influencer quelque peu le tribunal administratif. En attendant, M. Gamoura reste dans une attente angoissante, d’autant plus qu’il est « assigné à résidence et doit se présenter chaque début de semaine au commissariat ».
A une semaine de l’échéance, le temps est compté pour M. Gamoura…
CH. Célinain