Un débat sur les discriminations pour les jeunes à Nanterre

 Un débat sur les discriminations pour les jeunes à Nanterre

« Laissez les kouma : les discriminations


Une petite centaine de personnes ont fait le déplacement hier soir à la maison Daniel Féry, à Nanterre. La mairie a organisé, avec le Conseil de Vie Lycéenne de Joliot-Curie, un débat sur le thème « Laissez les kouma : les discriminations, on en a assez ! ». Il a été question de discrimination territoriale, d’égalité homme-femme et de contrôle au faciès.

 


Dans la salle, des élèves du lycée Joliot-Curie, venus poser des questions aux intervenants et apporter leurs témoignages. « Entre nous, on ne parle pas de discriminations, mais plutôt d’arnaque », sourit une des lycéennes. Des critères de discriminations reconnus par la loi, il y en a 21. Le dernier qui s’est ajouté à la liste, c’est celui lié à la « précarité sociale ».


Hier soir, les jeunes sont venus pour parler de discrimination territoriale, sexuelle et liée au faciès. Les intervenants présents sur scène étaient là pour passer un message : les discriminations ne sont pas une fatalité, on peut les combattre par des actions citoyennes, en ayant recours à la justice, ou encore, en saisissant le Défenseur des droits.



« Conséquences sur notre quotidien »



Face au public, Gökhan Unver, habitant de Bobigny et membre du Mouvement des Jeunes Communistes de la ville, qui a porté plainte contre M6 après la diffusion d’un reportage de « Zone Interdite » consacré à sa municipalité.


Après le quartier de La Villeneuve, à Grenoble, qui avait attaqué France TV en 2014 ; Gilles Poux, le maire de La Courneuve, qui avait été le premier élu à saisir la Halde en 2009 après la diffusion d’un reportage à charge sur sa ville, c’est au tour de la ville de Bobigny de dénoncer « la politique de la terre brûlée » pratiquée par certains journalistes, qui a « des conséquences sur notre quotidien », précise Gökhan Unver.


Le membre du Mouvement des Jeunes Communistes ajoute : « on ne dit pas que tout ce que montre le reportage de M6 n’existe pas, seulement ce n’est pas une généralité ! ».


La plainte n’a pas abouti mais elle avait, au départ, pour objet de dénoncer « une manipulation dont il résulte une atteinte à l'honneur et à la réputation des habitants en même temps qu'une véritable incitation à la discrimination voire à la haine raciale et religieuse ».



#Viedemère



A côté de Gökhan Unver, Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de la CGT des ingénieurs cadres et techniciens. Elle est venue parler égalité homme-femme dans le monde du travail.


Il y a un peu plus d’un an, le syndicat a lancé une campagne intitulée #Viedemère pour dénoncer les discriminations fondées sur la maternité et lutter contre la culpabilisation des femmes, accusées d’être moins disponibles que les hommes. « Pour déconstruire les inégalités, il faut partir des stéréotypes », explique Sophie Binet.



Récépissé au niveau local



Enfin, Nassim Lachelache, membre actif du Collectif Stop le Contrôle au Faciès, présent pour évoquer la lutte contre les discriminations lors des contrôles de police à répétition. Il rappelle que c’est grâce à son association que l'Etat a été condamné pour la première fois pour des contrôles d'identité réalisés à l'encontre d'hommes noirs ou arabes. « On a tapé au niveau de l’Etat pour le symbole », précise Nassim Lachelache.


Quant au récépissé sur lequel s’était engagé le candidat Hollande, ça se fera peut-être bientôt à l’échelon local. A Fontenay-sous-Bois par exemple, là où Nassim Lachelache est adjoint au maire à la Politique de la ville et à la réussite éducative. Et pourquoi pas un jour à Nanterre ? Le maire, Patrick Jarry, ne l’exclut pas. « On doit arriver à combiner nos efforts pour apporter une contribution plus importante sur la question des discriminations », conclut l’édile.


Chloé Juhel