Exposition d’Ilyes Messaoudi : « C’est toujours pour la Tunisie ! »
Mille et une nuits, mille et uns tableaux ! Telle est l’ambition, pas si folle que ça, de l’artiste tunisien Ilyes Messaoudi. Ce soir (7 décembre), aura lieu à la Maison de la Tunisie (Paris), le vernissage d’une exposition regroupant plusieurs travaux de l’artiste dont les toiles ont beaucoup à dire sur sa Tunisie natale, les traditions et bien évidemment les contestations. Entretien avec Ilyes Messaoudi.
Pouvez-vous nous parler des œuvres qui seront présentes dans cette exposition ?
L'exposition est une rétrospective contenant une sélection d’œuvres de chaque exposition que j'ai faite depuis 2015 jusqu’à aujourd'hui. Donc pas de thème précis. Par contre, tout a un lien avec la Tunisie.
Votre série intitulée "1001 nuits" a été saluée par la critique notamment pour votre vision d'une Shéhérazade tunisienne, rebelle et contemporaine. Pouvez-vous nous dire ce que vous vouliez exprimer avec cette série ?
La série les « Nuits de Shéhérazade » est une succession d'événements qui se passent dans la vie d'une jeune fille, avant et après la révolution et qui relate son vécu, ses expériences et ses réactions envers la société tunisienne. Elle vit beaucoup de choses que l'artiste a vécues lui-même ou a vu se passer dans la société tunisienne.
Designer de formation, votre travail inclut différentes techniques. Comment définiriez-vous votre travail ?
J'ai suivi deux ans d'études à l’école des sciences et technologies de design de Tunis mais je me définis comme artiste autodidacte qui a touché à plusieurs disciplines plastiques dès l'enfance.
Comment votre travail est-il perçu en Tunisie ?
Je pense que mon travail est assez apprécié en Tunisie. Tous les jours, je reçois des messages de gens que je connais ou pas, qui me félicitent pour la fraîcheur de mon travail. Il y a beaucoup de Tunisiens qui suivent les « Nuits de Shéhérazade » surtout, et la majorité des acquéreurs de mes tableaux sont des Tunisiens.
Avez-vous le désir de vous imposer, d'imposer votre travail en Tunisie, et d'avoir une certaine reconnaissance ?
Je pense que j'aurais été angoissé si mon travail ne s'était pas imposé de lui-même en Tunisie, car même si je réside et travaille en France, mes œuvres, c'est toujours pour la Tunisie. La touche de mon pays est omniprésente dans mon travail. Et même les sujets que je traite et les questions que je me pose sont les mêmes qu'un Tunisien se pose. Donc mon travail est reconnu naturellement en Tunisie.
Vous êtes tunisien, vous vivez actuellement en France. Comment voyez-vous la place des artistes dans cette Tunisie toujours en mutation depuis 2011 ?
Les jeunes artistes tunisiens entre modernes, contemporains et avant-gardistes réussissent aujourd'hui a s'exporter au-delà des frontières pour faire connaître l'art tunisien qui sort du contexte national. Il porte un langage universel qui peut être compris et considéré comme art majeur dans le monde entier. Ça n’empêche pas le rayonnement de ces artistes au niveau national et le rôle important qu'ils jouent dans le projet sociopolitique.
CH. Célinain
Exposition des toiles récentes d’Ilyes Messaoudi. Du 7 au 30 décembre, à la Fondation de la Maison de la Tunisie, Cité internationale Universitaire (Paris). Entrée libre