Tariq Ramadan jugé indésirable dans une conférence sur les violences faites aux femmes

 Tariq Ramadan jugé indésirable dans une conférence sur les violences faites aux femmes

L’islamologue est apparu barbe rasée


La présence de Tariq Ramadan, mis en examen pour viols, dans le public d'une conférence contre les violences faites aux femmes, a suscité une vive indignation dans la soirée du 18 mars à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). La municipalité condamne une « provocation inacceptable » de la part du théologien suisse, d’autant qu’il est toujours poursuivi pour viols.


Il s’agit de la première apparition publique de l’islamologue depuis ses ennuis judiciaires français. Environ soixante-dix personnes assistaient à cette réunion publique organisée lundi soir dans l’enceinte de la mairie autour du thème « lutter contre les violences envers les femmes au quotidien », a expliqué Madjid Messaoudene, conseiller municipal en charge précisément de l'égalité femme-homme et de la lutte contre les discriminations.


Contraint d’être domicilié à Saint-Denis depuis sa libération conditionnelle mi-novembre, Tariq Ramadan s'est discrètement installé dans le public. « Il lui a été dit à plusieurs reprises que sa présence n'était pas souhaitée », a expliqué l'élu. Face à son refus de quitter la salle, plusieurs personnes ont alors décidé de partir, a regretté la même source.


« Sa venue dans la salle comme spectateur du débat est une provocation inacceptable », dénonce la municipalité (PCF) aujourd’hui mardi dans un communiqué. « Ni la municipalité ni les participantes n'avaient invité monsieur Ramadan à venir, ni même souhaité sa présence », a-t-elle ajouté, rappelant qu'il n'est cependant « pas possible de faire sortir par la contrainte physique un participant à une réunion publique ».


 


« Ses provocations ignobles doivent s'arrêter »


C’est ce qu’a encore lancé la mairie, furieuse, appelant l'intellectuel suisse à « respecter un minimum de décence en laissant en paix celles et ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes ».


Parmi les intervenantes invitées à débattre figuraient notamment la député LFI Danièle Obono et la politologue Françoise Vergès. Plusieurs personnalités se sont indignées sur Twitter, à commencer par l'ancienne ministre Laurence Rossignol qui va jusqu’à parler d’« immonde provocation ».


L'intellectuel musulman, 56 ans, est mis en examen depuis le 2 février 2018 pour deux viols, dont un sur personne vulnérable, des accusations qu'il conteste. Celui qui fut longtemps considéré comme une figure aussi influente que controversée de l'islam européen a été remis en liberté depuis 4 mois, sous contrôle judiciaire.


Le 14 mars, la cour d'appel de Paris avait maintenu ses deux mises en examen. L'enquête devrait connaître rapidement plusieurs développements. Selon l’entourage du prédicateur, il serait aussi installé à Chambéry, près des frontières suisse et italienne.


 


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