Tahar Ben Jelloun à l’IMA, une exposition qui se lit
L’écrivain a eu carte blanche pour accrocher ses toiles aux murs de l’Institut du monde arabe, dans une expo intitulée « J’essaie de peindre la lumière du monde ». Ce n’est pas la première fois que Tahar Ben Jelloun passe, avec une grande joie manifeste, de la plume au pinceau.
Il a posé des mots qui dansent, rien de surprenant jusque-là pour un poète, sauf qu’il le fait cette fois, non sur des pages blanches mais sur des toiles aux couleurs aussi vives que joyeuses. « L’amour, l’amitié convoque et agrandit le bonheur, même si la solitude veille, telle une méchante chose, alliée à la nuit, au froid et à la sécheresse de l’évidence », extrait de phrases que l’on peut lire au fil de ses tableaux. L’Institut du monde arabe accorde une carte blanche à l’écrivain pour une expo qui débute demain, le 10 octobre et qui va durer jusqu’au 7 janvier 2018.
Encre de chine
Au milieu de toutes ces couleurs, il y a pourtant une piècequi attire rapidement l’œil et qui entache cette palette de couleurs vives. Elle est presque toute noire, avec cette date inscrite sous une colère que l’on devine : « 13 novembre 2015 Paris ». « Ce devait être une toile consacrée à la danse », explique Tahar Ben Jelloun, qui a finalement choisi de projeter dessus de l’encre de chine.
Joie et tristesse
« Je réclame le droit de ne pas être pris au sérieux », explique le romancier qui concède « ne mettre que les pieds dans cet autre domaine » qu’est la peinture. C’est d’ailleurs la première fois qu’il est exposé dans une institution française. A l’étranger, il l’a déjà été, notamment à Marrakech. « La peinture, ce n’est pas mon métier. Lorsque j’écris, c’est le plus souvent de la tristesse qui ressort, mais dans ma peinture, la joie est différente », dit-il dans un sourire.
Chloé Juhel
« J’essaie de peindre la lumière du monde », exposition de toiles de Tahar Ben Jelloun à l’Institut du monde arabe, du 10 octobre au 7 janvier