Spéculation financière : Stopper l’hémorragie
Il fallait le dire, ils l’ont écrit. Clamer haut et fort que la décision de taxer les transactions financières est devenue une nécessité pour tous les états.
Pour Ivar Ekeland ex-président de l'université Paris-Dauphine, qui a donné à l’économie des milliers de spécialistes en ingénierie financière et Jean-Charles Rochet, professeur à Genève et chercheur à la Toulouse School of Economics, la taxation des transactions financières qui est ici proposée va au-delà des taxes actuelles sur les transactions financières, il s’agit d’une micro taxe perçue sur tous les paiements.
Rappelons qu’à la suite de la crise des sub-primes, qui a vu le secteur bancaire échafauder en toute liberté́ des plans suicidaires, la commission européenne mettait en place une taxe sur les transactions financières (TTF). Plus d’une décennie plus tard, elle n’a pas été appliquée.
Devant la difficulté majeure de distinguer le bon du mauvais spéculateur, les auteurs proposent une taxe universelle sur l’ensemble des transactions financières, laquelle pourrait rapporter aux États 15 à 20 fois plus que la fameuse TTF.
L’industrie financière a rendu la spéculation accessible à tous, comptant sur la « sagesse des foules » pour réguler les marches. Mais parallèlement, elle s’ingénie à prévoir le comportement des spéculateurs, misant sur des événements qui frisent parfois l’hystérie collective — cherchant à̀ mettre à̀ profit la « folie des foules ».