Sos Racisme dénonce la discrimination de plusieurs campings du sud de la France

 Sos Racisme dénonce la discrimination de plusieurs campings du sud de la France


Sos Racisme a mené une campagne de testing de plusieurs campings de Provence pour détecter d’éventuelles pratiques discriminatoires. Le résultat semble sans appel : certains établissements ne traitent pas de la même manière leurs clients selon leur couleur de peau. Ce type d’expérience est recevable comme preuve devant les tribunaux français depuis 2006.


Le camping, un lieu de vacances accessible et convivial ? Pas pour tous les vacanciers, seraient tentés de répondre les testeurs de la campagne menée par Sos Racisme près de Marseille et de Nice. Le principe de l’expérience est le même que pour les autres établissements où est déjà pratiqué le testing (boites de nuit, agences immobilières, etc.) : étudier les différences de traitement de clients potentiels qui souhaitent passer un séjour dans le camping.


Dans un premier établissement, les volontaires embarquant une caméra cachée étaient trois hommes de couleur âgés de 20 à 30 ans. Le réceptionniste les a accueillis avec un « non, on n’a pas de place » avant même de demander la disponibilité, a rapporté Sammia Chabbaoui, qui a coordonné cette campagne au micro de BFM. Quelques minutes plus tard, trois autres jeunes hommes avec le même profil, mais de type occidental ont été immédiatement invités à visiter les emplacements disponibles.


Dans le deuxième camping testé, la discrimination a été moins flagrante. Alors qu’un couple de Maghrébins s’est d’abord vu proposer des tentes, puis a dû longuement négocier pour finalement avoir accès à un bungalow, le couple de type occidental n’a même pas eu à parlementer à la réception. En revanche, le couple noir n’a rien obtenu d’autre qu’un emplacement pour une tente. Des « arrangements en fonction du faciès », estime Mme Chabbaoui. « On s'est vu refuser l'accès aux vacances, c'est ça que ça veut dire », regrette l’un des testeurs au micro de France Bleu.


Ces deux établissements ont été ciblés parce que l’association soupçonnait déjà des pratiques discriminatoires à partir de premiers essais de réservation par mail ou par téléphone. « On entend souvent “je n’ai pas la tête de l’emploi”, mais entendre “je n’ai pas la tête des vacances”, c’est assez alarmant comme situation », conclut la coordinatrice de la campagne.


Rached Cherif