Six ans de révolution syrienne : « se libérer prendra encore beaucoup de temps, d’énergie et de sacrifices »

 Six ans de révolution syrienne : « se libérer prendra encore beaucoup de temps, d’énergie et de sacrifices »

(De G à D) Le cinéaste syrien Mohammad Ali Atassi


Le conflit syrien entre maintenant dans sa sixième année, pourtant sa résolution semble encore tellement loin. Entre bombardements et missions d'observation, le temps qui passe reste en la faveur du régime de Bachar Al Assad tandis que son peuple ne cesse de déplorer les pertes. Pour le sixième anniversaire de la révolution syrienne, l'association Souria Houria organise une projection de courts-métrages montrant cette révolution sous un autre visage. 


Bombardements


En décembre dernier, après les massacres d'Alep, le conseil de sécurité de l'ONU a voté une résolution visant à garantir le bon déroulement des évacuations des civils et rebelles des quartiers est d'Alep. A l'époque, Hala Alabdallah, réalisatrice et membre de l'association Souria Houria, était déjà dubitative :


« A chaque fois il y a un début de réaction qui vient après les massacres, mais jamais pour empêcher que ça arrive. C'est ce que l'on voit depuis six ans en Syrie ». Le constat est implacable. Aujourd'hui, les forces de la coalition internationale, les Etats-Unis en tête, concentrent leurs frappes sur Rakka, bastion de l'Etat islamique.


Simplement, ces bombardements causent des dégâts collatéraux. Mardi (21 mars), suite à une frappe ayant touchée une école servant de centre pour les déplacés, 33 personnes ont été tuées. Les Etats-Unis ont d'ores et déjà annoncé qu'ils allaient enquêter sur les conditions de ce drame, mais ce qui est sûr, c'est que l'intensification des frappes sur Rakka ne touche pas que l'Etat Islamique…


 


Revenir à la base


Dans le cadre de la 25ème rencontre des dimanches de Souria Houria, dimanche prochain (26 mars), l'association organise une projection de plusieurs courts-métrages. Le but, faire « le récit de la Révolution à travers des courts métrages réalisés dans différentes situations et différents lieux par des cinéastes professionnels ou des activistes amateurs ».


Six années de conflit au cours desquelles le peuple syrien se fait de moins en moins d'illusions mais garde la foi : « Le conflit ne va pas se terminer rapidement c'est sûr, mais je pense qu’avec toutes les déceptions et le prix, très cher, que les syriens ont payé jusqu'à aujourd'hui, ils arrivent à comprendre et à apprendre que seuls, vraiment seuls, ils vont pouvoir un jour se libérer mais ça prendra encore beaucoup de temps, d'énergie et de sacrifices » veut croire Hala Alabdallah.


Ce qui semble acquis, c'est que, aujourd'hui, le peuple syrien sait dans quelle direction aller : « Nous comprenons de plus en plus que nous devons revenir à notre début, à notre révolution pour la liberté et la dignité ».


CH. Célinain