Sidaction 2016 : « On ne guérit toujours pas du SIDA »
Voilà plusieurs décennies que le combat continue contre le SIDA. Cette année encore, la mobilisation sera importante autour de cette nouvelle édition du Sidaction. Informer, sensibiliser, prévenir, un enjeu de taille pour cette campagne 2016 notamment à destination de la jeune génération dont la vigilance semble avoir tendance à s'assoupir. Mais également, et surtout, récolter des fonds afin de faire avancer la recherche et peut-être, un jour, guérir du SIDA.
Dans notre numéro de mars, actuellement en kiosque, nous consacrons une double page à ce sujet sensible, "SIDA, le grand tabou" qui explique que la méconnaissance et les préjugés restent tenaces (maladie des gays et des toxicos pour beaucoup), mais que des associations encouragent à dépasser le qu'en dira-t-on.
Paradoxe de la jeune génération
« Ça fait plus de dix ans qu'à titre personnel je viens tous les ans. Nous sommes là aussi pour dire que l'on ne guérit toujours pas du SIDA » rappelle Aïda Touihri, journaliste, faisant partie des nombreuses personnalités médiatiques à s'engager pour cette cause. Non seulement on n'en guérit pas mais la maladie continue de se propager notamment chez les jeunes. En France, 11% des nouvelles découvertes de séropositivité concernent les jeunes de 15-24 ans. Triste constat révélant une certaine banalisation de cette maladie : « Malheureusement aujourd'hui la jeune génération pense que le SIDA c'est là, en fond, mais on ne se dit pas que ça reste un danger. Certes il y a la trithérapie mais ça ne guérit pas du SIDA ».
Informer
Encore aujourd'hui, malgré une société saturée de moyens de communication, il semblerait que les messages de prévention soient de moins en moins audibles. Afin de toucher les plus jeunes, Sidaction a mis en place, depuis trois ans, le concours VIH Pocket Films. Un concours qui se veut viral dont la propagation sur les réseaux sociaux permettrait de toucher et d'impliquer les jeunes.
L'isolement
« Les temps ont changé, nous ne sommes pas dans les années 80 où on montrait les gens du doigt. On sait bien qu'aujourd'hui ça peut toucher n'importe qui, ce n'est pas une maladie réservée à une population » selon Aïda Touihri. Une maladie qui frappe sans distinction de classe sociale, sans distinction géographique, sans distinction de nationalité. Si la maladie est terrible, l'isolement du malade l'est encore plus, comme le rappelle Laurence Roustandjee, journaliste : « Aujourd'hui on vit avec [Le SIDA, ndlr]donc on arrive quand même à l'isoler et à faire en sorte que ce soit un hôte qui est là en soi, qui vit avec nous et la personne peut faire pas mal de choses. Alors qu'avant, ce côté isolement, beaucoup l'ont ressenti et au-delà d'être montré du doigt, je pense qu'il n'y a rien de pire dans sa maladie ».
F. Duhamel
Sidaction 2016, les 1, 2 et 3 avril prochain
Dons : par téléphone au 110 (du 7 mars au 15 avril) ou sur www.sidaction.org