Seine-Saint-Denis : Vers une réduction des aides dans un territoire déjà en difficulté
Le retour de vacances a un goût plutôt amer pour certains maires de Seine-Saint-Denis, notamment ceux des neuf villes composant le territoire Est Ensemble. C'est par courrier que ces derniers apprenaient, fin août, une réduction des crédits, dans le cadre de la politique de la ville, effective dès l'année en cours. Les maires déplorent une décision risquant d'accentuer les inégalités sociales…
Contre-attaque
Selon les responsables du territoire Est Ensemble (comprenant les villes de Bagnolet, Bondy, Le Pré-saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville), c'est par un courrier de Fadela Benrabia, préfète déléguée à l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis, en date 23 août, qu'ils ont appris « des réductions de crédits dans le cadre de la programmation 2017 de la politique de la ville ». Une décision abrupte sur laquelle les maires des différentes villes aimeraient avoir des éclaircissements, c'est pourquoi ils ont interpellé, par courrier, Jacques Mezard, ministre de la Cohésion des Territoires.
Plus d'inégalités
Pour les maires du territoire Est Ensemble, une telle décision aura pour effet de creuser (encore) les inégalités : « réduire le soutien aux quartiers les plus en difficultés constitue un message extrêmement négatif adressé par le gouvernement à nos concitoyens qui en ont le plus besoin (…)
Inutile de vous dire combien notre territoire, avec 19 quartiers ciblés par la politique de la ville,
un niveau de pauvreté avoisinant 30% et un taux de chômage proche de 20%, est préoccupé et mobilisé sur ces enjeux ». De plus, ce seront notamment les structures associatives, indispensables à la cohésion dans ces quartiers, qui seront fragilisées.
Pas de dialogue
Outre les réductions de crédits en elles-mêmes, la façon dont a été annoncée cette décision pose problème pour les maires des différentes villes : « A l’heure où les notions de confiance et de coopération entre l’Etat et les collectivités sont érigées en maîtres-mots, nous déplorons également l’absence totale de dialogue, ni même d’information préalable, tant avec les acteurs qu’avec les collectivités territoriales impliquées, à commencer par Est Ensemble, en charge de la coordination de la politique de la ville ».
Gérard Cosme, maire du Pré-saint-Gervais et président d'Est Ensemble, et ses huit confrères espèrent obtenir « le retour aux engagements financiers initiaux pour l’année en cours » ou, au moins, un dialogue…
CH. Célinain