SafirLab, le laboratoire du changement
Initié par l’Institut français et le CFI en 2012 dans le sillage des « printemps arabes », SafirLab s’adresse à des jeunes citoyens âgés de 20 à 30 ans porteurs de projets durables et innovants. Les 24 candidats sélectionnés viennent de passer 15 jours à Paris au contact de professionnels qui les ont conseillés, pour inscrire leurs projets dans la durée.
Plus de 250 candidatures pour 24 candidats sélectionnés à travers neuf pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Avec cette année l’intégration de nouveaux Etats, Algérie, Palestine, Liban. Le SafirLab continue de grandir depuis sa création en 2012.
L’idée ? Faire appel à des jeunes talents, porteurs de projets innovants pour leurs pays d’origine. « On part des projets des jeunes, on leur donne des outils, on partage des expériences afin de faire en sorte qu’ils se rencontrent ».
Des rencontres qui ont eu lieu ces quinze derniers jours au Cargo à Paris. Au programme, des formations à la carte avec tout un panel de partenaires, d’associations, d’ONG, de collectivités et de médias. Le SafirLab ne se considère pas comme « un incubateur de projets mais plutôt comme un accélérateur ».
Au Cargo, les candidats affichent un large sourire. A l’image d’Arbi Chouikh, 25 ans, de Bizerte qui a créé une application « pour déterminer l’ensemble des endroits accessibles aux handicapés ». « SafirLab nous offre des formations adaptées à nos attentes, sur l’aspect communication, gestion des projets, recherche des financements, et nous permet de rencontrer des gens qui font entrepreneuriat social comme Muhammad Yunnus, prix Nobel en 2006 ».
L’idée directrice reste de faire de l’innovation sociale, à l’image de Nayme Farah de Casablanca qui représente l'Association de la culture, civilisation et citoyenneté au Maroc. Elle veut installer des bibliothèques à l’intérieur des tramways afin de promouvoir la lecture.
A Paris depuis le 30 octobre, Farah a les yeux qui pétillent lorsqu’elle nous parle de « ce programme fascinant ». « Nous avons des programmes personnalisés, on rencontre des gens qui nous seraient difficilement accessibles ailleurs. Sans oublier les conférences qui m’ont permis d’étoffer mon réseau ». Séduite par « le suivi du Lab’ qui nous donne tous les outils nécessaires pour garantir la pérennité de nos actions », la jeune Marocaine se réjouit de « cette opportunité unique ». De retour à Casa, elle veut profiter de cette formidable expérience pour « élargir la sphère d’interventions des projets, influencer les autres et pousser la jeunesse marocaine à prendre la relève ».
Djamila Ould Khettab est journaliste multimédia. Basée à Alger elle a co-fondé le magazine "Inty", premier web-magazine féminin participatif en Algérie. « Notre équipe est composée de journalistes mais aussi de blogueurs, de youtubeurs, de facebookeurs ». Lancé le 8 mars dernier à l’occasion de la journée de la femme, le portail est en maturation dans les idées. « SafirLab me sert d’incubateur, on consolide ce qu’on a fait grâce à ce programme ».
Et ces quinze jours à Paris ont été une franche réussite selon elle, « ca répond à toutes mes attentes, notamment sur des points spécifiques que je ne maîtrisais pas comme la partie commerciale, comment mieux communiquer autour du projet ».
Elle salue également la richesse des échanges entre participants, « ils m’aident et je les aide aussi, ils me font des remarques très pertinentes ».
Un séjour à Paris formateur pour ces 24 candidats qui vont maintenant rentrer chez eux pour mettre en place et développer leurs projets innovants socialement. Avec toujours l’équipe de SafirLab, pas bien loin, pour garder un œil sur eux.
Jonathan Ardines