Rire contre la violence : un projet pour lutter contre la violence et faire émerger des talents du 93

 Rire contre la violence : un projet pour lutter contre la violence et faire émerger des talents du 93

L’humoriste Wahid Bouzidi


Rire pour sensibiliser les jeunes et les moins jeunes contre la violence dans les quartiers populaires. Depuis plusieurs années, l'association Tous Soudés, basée à Neuilly-sur-Marne (93), organise le spectacle « Rire contre la violence ». Cette année, l'association passe au niveau supérieur et met en place ce qu'elle espère être un début de solution pour sortir certains de cette spirale de la violence.


Travail de longue haleine


Tout au long de l'année, l'association Tous Soudés fait de la prévention contre la violence via le théâtre, la vidéo… Originaire de Neuilly-sur-Marne, le président de l'association Tous Soudés, Silly Diakité, a essayé de donner plus d'ampleur à son événement annuel en proposant d'aller plus loin que la simple discussion en développant un partenariat avec la ville d'Epinay-sur Seine (93) :


« Après avoir fait une dizaine de projections-débat à Epinay-sur-Seine, je leur ai proposé le projet. Je leur ai dit que ça ne suffisait pas de débattre autour du phénomène de violence (…) Pour pouvoir lutter efficacement contre la violence, il ne suffit pas d'en parler, faut lutter au quotidien. Pour lutter au quotidien, il faut inscrire les jeunes dans une dynamique de projet donc ils ont adhéré ». Mise à disposition de locaux, d'associations de prévention et autres, par la ville d'Epinay, le projet prend clairement une autre envergure, ce qui signifie également plus de travail en amont et en aval…


Un vrai suivi


Depuis le début de l'aventure « Rire contre la violence », l'humoriste Wahid Bouzidi, qui s'est fait connaître via le Jamel comedy club, est le parrain de cet événement. Ce dernier aura, cette année, plus de responsabilités :


« Il aura un rôle plus important, dans le sens où il fera découvrir le théâtre, à travers des ateliers (…) Nous sommes vraiment sur du court, moyen terme. Les jeunes qui seront castés pour ce projet là, seront suivis culturellement à la fois par Wahid mais et par les acteurs locaux de la ville, la mission locale, moi, en tant qu'éducateur spécialisé, et tous les accompagnements éducatifs » selon le président de Tous Soudés.


Ce dernier se félicite de  l'évolution de son projet : « Cette année nous ne sommes pas seulement dans l'humour, mais aussi dans l'insertion professionnelle ».


Le « Jamel Debbouze » d'Epinay ?


« L'idée, c'est qu'il y ait des talents qui émergent et qui représentent la ville, un peu comme à Trappes. Clairement, les élus nous disent : « il nous faut notre Jamel Debbouze, notre Omar Sy… » indique Silly Diakité. Ce dernier nous confirme qu'il ne s'agit pas d'un simple coup mais qu'il est d'ores et déjà envisagé de maintenir ces dispositions dans le futur :


« Ils [Les élus d'Epinay, ndlr] attendent beaucoup de ce projet et sont prêts à renouveler pour l'année prochaine. Moi, ce que je veux, c'est fédérer des jeunes autour du projet. Parce que je sais que ça m'a fait du bien dans mon parcours. Je veux utiliser les mêmes recettes pour que les gros potentiels en France, dans les quartiers populaires, puissent s'exprimer, parce qu'on sait qu'il y en a un paquet ! ».


Après environ six mois de travail, le casting des jeunes humoristes voulant participer à « Rire contre la violence » débutera dès l'amorce du mois d'avril. Faire émerger les talents de Seine-Saint-Denis, une nécessité pour Silly Diakité : « Je rends au 93 ce que le 93 m'a donné ! ».


CH. Célinain