Relaxe dans l’affaire des hôteliers passeurs de Calais
On est bien loin des réquisitions du procureur. Hier, le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer a rendu son jugement dans l’affaire des hôteliers passeurs de Calais. Trois gérants ont été relaxés, un quatrième écope d’une peine de prison avec sursis.
Les faits remontent au mois de février dernier. Une perquisition est menée dans plusieurs établissements de la ville de Calais : le Tudor, le Pacific, le Belazur et le Citadel. Quatre gérants sont interpelés. On leur reproche d’avoir hébergé des migrants, en situation irrégulière, au sein de leurs hôtels. En d’autres termes, cela s’appelle de l’aide au séjour irrégulier en bande organisée. La justice a tranché hier. Trois d’entre eux ont été relaxés. Le dernier est condamné à une peine de 12 mois de prison avec sursis, 3 000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer ce métier pendant 5 ans.
Ecoutes téléphoniques accablantes
La défense arguait que les hôteliers n’ont aucune obligation de demander leurs passeports aux clients qu’ils hébergent. Effectivement, comment exercer son métier dans une ville où la présence des migrants, cherchant à se rendre en Angleterre, est importante ? La substitut du procureur réclamait, de son côté, 18 mois de prison pour 3 gérants et 30 mois pour le 4e puisque des écoutes téléphoniques s’étaient, selon elle, révélées accablantes. L’absence d’élément moral aura finalement été retenu par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer : selon la justice, les prévenus n’avaient pas conscience de commettre un délit d’association de malfaiteurs.
Chloé Juhel