Régionales : Sarkozy sévèrement critiqué dans son camp

 Régionales : Sarkozy sévèrement critiqué dans son camp

Le président du parti Les Républicains est fragilisé par le désaveu enregistré au premier tour des régionales. Pascal Pavani/AFP


 


Les Républicains tiennent un bureau politique lundi à 11 h. La veille, Nicolas Sarkozy a tenu un discours sans concession, rejetant tout retrait ou fusion de listes, là où le candidat LR est distancé et où le FN menace de l'emporter, notamment en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées où la tête de liste LR Dominique Reynié est arrivé troisième.


 


Un échec de la droite


Le président des Républicains Nicolas Sarkozy était critiqué au sein de son propre parti lundi, au lendemain du 1er tour des régionales, Hervé Mariton le jugeant « pas crédible » pour l'alternance en 2017 et Éric Woerth évoquant une droite « sans leader ». Au regard des résultats, l’union de la droite ne fait pas mieux qu’en 2010, les voix des déçus de gauche, et surtout des alliés du PS, profitant essentiellement à l’extrême droite.


« C'est l'échec de Nicolas Sarkozy, car Nicolas Sarkozy, d'évidence, n'est pas crédible comme représentant d'alternance après avoir lui-même – les Français le lui avaient signifié – échoué avant 2012 », a réagi M. Mariton sur Sud Radio et Public Sénat. « Le pouvoir d'aujourd'hui échoue, le pouvoir d'hier a échoué, il faut faire différemment avec d'autres hommes et d'autres femmes », a ajouté le député de la Drôme.


 


Le leadership de Sarkozy contesté en vue de 2017


« On ne peut pas retrouver la confiance des Français en mettant en avant comme principale proposition de l'opposition quelqu'un qui a été clairement sanctionné par les Français en 2012 », a martelé M. Mariton, qui a cependant dit partager la ligne de M. Sarkozy pour le deuxième tour des régionales.


Sur iTELE, Éric Woerth, délégué au projet des Républicains, a notamment déclaré : « la droite n'est pas prête, Les Républicains ne sont pas prêts, nous ne sommes pas en ordre de bataille nationale (…) notre projet n'est pas construit, il est en cours, la primaire n'a pas eu lieu, nous n'avons pas de leader officiel, légitime, qui porte les couleurs officielles de l'ensemble du parti ». « Il y a une forme de division », a-t-il dit. Nicolas Sarkozy est « un très bon président de parti », il « est le leader du parti politique », mais « la primaire va désigner un candidat pour l'élection présidentielle ».


 


Le ni-ni remis en cause


Sans se prononcer sur M. Sarkozy, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a quant à lui estimé sur France Inter que « quand on peut empêcher le Front national par son retrait, il faut empêcher le Front national ». « Il ne faut pas laisser ce parti s'enraciner dans nos territoires de France ».


Alliés avec les Républicains dans toutes les régions, les centristes de l'UDI ont également prôné, par la voix de leur président Jean-Christophe Lagarde, « le retrait des listes qui se trouvent en troisième position » dans les régions où « le FN peut gagner ».


Rached Cherif


(Avec AFP)