Régionales : percée historique du FN en passe de gagner plusieurs régions
Au soir du premier tour des élections régionales, l’extrême droite se classe en tête dans six des treize régions françaises, selon les premières estimations. Au niveau national, le Front national qui arrive largement en tête devant les listes d’union de la droite et du Parti socialiste, est en mesure de l’emporter le 13 décembre dans au moins deux régions.
Triomphe des Le Pen
Triomphante, la présidente du FN, Marine Le Pen, s’est exprimée quelques minutes seulement après l’annonce des premières estimations à 20 h. Elle a salué une France qui « relève la tête » en plaçant son mouvement en tête du premier tour des régionales. Dans sa région Nord-Pas-de-Calais Picardie, la patronne de l’extrême droite totaliserait 41 % des voix, loin devant la liste Les Républicains de Xavier Bertrand (25 %) et le socialiste Pierre de Saintignon (17,7 %).
Le Front national est « sans conteste le premier parti de France », s’est-elle réjouie lors de sa courte allocution depuis son fief d’Hénin-Beaumont. Elle a appelé les électeurs à transformer l’essai en faisant gagner au second tour le seul parti apte à « préserver nos modes de vie, défendre de nos traditions, et reconquérir les territoires perdus », citant notamment Calais et les banlieues. En interne, Marine Le Pen assoie également son leadership sur son parti en ne se laissant pas dépasser par sa nièce Marion Maréchal Le Pen, qui réalise un score similaire en Provence Alpes Côte d’Azur.
« Ni retrait ni fusion » pour Sarkozy
Prenant la parole également très rapidement, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, a annoncé clairement qu’il n’y aurait « ni retrait ni fusion ». Hormis les deux régions, où la gauche arrive en tête, l’Aquitaine et la Bretagne, il s’agit d’une certaine façon de pousser le PS à retirer ses listes sans condition avec le risque de ne plus disposer de conseillers régionaux pendant six ans dans plusieurs régions. En cas de triangulaires là où le FN arrive en tête, le risque est réel de voir l’extrême droite gagner au soir du second tour, grâce à la prime de 25 % accordée à la liste arrivant en tête dans la future assemblée régionale.
En fin de soirée, la consigne de l’état major socialiste pour ses candidats n’est toujours pas clarifiée et sera vraisemblablement établie région par région. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a assuré que le « total de la gauche en fait le premier parti de France ». Une façon de ne pas baisser les armes face à la percée historique de l’extrême droite. Le PS va devoir cependant se poser sérieusement la question du maintien ou pas, au risque d’offrir des régions sur un plateau d’argent au FN. Pour le moment, la gauche compte ses voix en vue d'éventuelles fusions de liste. Fusions auquelles Emmanuelle Cosse, la patronne d'Europe Ecologie Les Verts a d'ores et déjà appelé.
Rached Cherif