« Raconte-moi Shéhérazade », Ilyes Messaoudi continue de revisiter les mille et une nuits

 « Raconte-moi Shéhérazade », Ilyes Messaoudi continue de revisiter les mille et une nuits

Vernissage de l’exposition Ilyes Messaoudi


 


« Raconte-moi Shéhérazade », dans cette exposition l'artiste tunisien Ilyes Messaoudi brosse le portrait d'une Shéhérazade plus en rapport avec les problématiques d'aujourd'hui. Dans la continuité de son travail sur les Mille et une nuits, cette nouvelle série aborde des sujets sensibles dans la société tunisienne. Demain (21 mars), sur la péniche Le cercle de la mer (Paris 15e), aura lieu le vernissage de cette exposition d'Ilyes Messaoudi, toujours tournée vers la liberté de la femme.


Pour les femmes


En collaboration avec la Chambre de commerce latino-américaine, Ilyes Messaoudi continue son travail titanesque : Mille et un tableaux pour revisiter les Mille et une nuits. En ce mois dédié à la lutte pour les droits des femmes, l'artiste présente donc sa nouvelle série « Raconte-moi Shéhérazade ». Tout sauf un hasard : « Dès le début, mon projet c'était Shéhérazade, une femme tunisienne qui représente aussi beaucoup de femmes occidentales, orientales ou la femme en général, qui a des problèmes de liberté, d'identité et tout ça ». Le travail de l'artiste tunisien parle des femmes et parle aux femmes comme il nous le confit : « Généralement les femmes s'identifient dans les tableaux. Beaucoup d'étudiantes, et de femmes de différents âges d'ailleurs, me disent : « On dirait que tu parles de moi, on dirait que c'est ma vie. Ça me représente vraiment ! » ». Ainsi plusieurs thèmes sont abordés, principalement sur le liberté de la femme, comme le harcèlement sexuel dans les transports en commun par exemple, mais aussi des thèmes de société qui touchent la Tunisie.


 


Art et Tabous


Par son travail, ses œuvres, Ilyes Messaoudi veut également dénoncer des tabous : « Pour cette nouvelle série, j'ai traité de nouveaux tabous tunisiens comme la lutte contre la loi 52 qui condamne les consommateurs de shit à un an de prison et une amende de 750 euros. En Tunisie, on lutte toujours pour changer cette loi parce qu'il y a plein de jeunes qui sont en train de gâcher leur avenir, leurs études etc… avec cette loi, en allant en prison ».


Des problématiques, des tabous dénoncés, pas forcément de manières explicites mais ceux qui ont les codes perçoivent aisément les problèmes abordés. Des problèmes touchant principalement la Tunisie : « Ce sont surtout les Tunisiens qui reconnaissent, qui ont les clés pour lire l’œuvre. Ils comprennent directement de quoi j'ai envie de parler et ce que ça représente dans la société tunisienne ».


La Tunisie au cœur, l'artiste peint, critique, rend hommage à ce pays et à ses habitants, partout où il expose, en l’occurrence à Paris. A cette occasion, Ilyes Messaoudi a invité Ghliss pour illustrer musicalement cette exposition. Le musicien dont les compositions sont parfaitement adéquates selon l'artiste peintre : « Sa musique est un mélange de musique africaine avec des rythmes électroniques. Ça ressemble beaucoup aux couleurs de ma série sur Shéhérazade. C'est dans le thème ».


CH. Célinain


« Raconte-moi Shéhérazade », mardi 21 mars à 19:00, à la Péniche Le Cercle De La Mer (Paris 15).