Quelle politique migratoire pour le nouveau gouvernement ?
La semaine dernière, Emmanuel Macron assurait que la réforme du droit d'asile était une des priorités du travail gouvernemental. Vendredi dernier (23 juin), lors de sa visite à Calais, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb annonçait un plan, « dans les quinze jours », concernant les migrants et pour « traiter le problème de l’asile de manière plus facile qu’aujourd’hui ». Certaines associations ont des recommandations, mais seront-elles seulement étudiées ?
Traitement homogène de l'asile
France Terre d'asile a adressé un courrier au ministre de l'Intérieur la semaine dernière. Si FTDA considère que les politiques migratoires sont des « affaires qui demeurent plus strictement nationales », le traitement des demandes d'asile gagnerait à être plus homogène au sein de l'Union européenne : « L’examen de toutes les demandes d’asile déposées dans l’UE serait confié à une agence européenne, pleinement indépendante des Etats membres, qui lui en transféreraient les moyens, et des institutions européennes ». Centraliser les demandes.
L'association se dit même favorable à l’éventuelle création de centres de premier accueil aux frontières de l'Europe pour, ensuite, pouvoir mieux répartir les demandeurs : « Une clé de répartition entre États membres garantirait un partage équilibré de l’accueil en Europe. Les attaches culturelles, familiales et linguistiques seraient prises en compte, tout comme les préférences exprimées par le demandeur d’asile, dans la limite des places d’accueil disponibles dans le pays souhaité ».
Signes peu encourageants
Pour la réalisation de ses propositions, notamment celle d'une « agence européenne de l'asile », FTDA part du principe d'une coopération étroite entre des Etats membres volontaires. Or, en France, malgré le changement de gouvernement et les discours en faveur d'une réforme de l'asile, des signaux peu encourageants concernant les politiques migratoires sont perceptibles et pointés par la Cimade : « Le premier de ces signes a été de confier, une fois de plus, la totalité de la politique migratoire au seul ministère de l’Intérieur, privilégiant une vision sécuritaire de la question. Ce choix réitéré d’une concentration des prérogatives au détriment d’une approche résolument interministérielle accrédite malheureusement, à nouveau, la perception selon laquelle l’immigration représenterait un problème ou une menace. Avec, de plus, la poursuite d’une opposition sans nuance et loin de la réalité complexe des exils actuels, entre personnes réfugiées et personnes migrantes ».
Malgré de nombreuses recommandations des associations travaillant chaque jour sur le terrain au contact des migrants et réfugiés, le gouvernement précédent n'a jamais réellement répondu aux attentes. Le « plan », concernant les migrants et réfugiés, annoncé par le ministre de l'Intérieur sera très attendu et donnera, certainement, des enseignements sur la volonté du nouveau gouvernement.
CH. Célinain