Quand Sarkozy compare les personnes migrantes à un dégât des eaux
Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a comparé jeudi l'afflux de migrants en Europe à une grosse fuite d'eau, et raillé la proposition de la Commission européenne de répartir les demandeurs d'asile entre les pays de l'Union.
Une fuite d’eau pour illustrer le flux de migrants
« Il n'y a plus d'argent, plus d'emplois, plus de logements, mais ils ont trouvé un truc (…) ils ont considéré que la solution au problème d’immigration c'était pas de réduire, c'était de répartir », a déclaré M. Sarkozy devant les militants du Val d'Oise réunis à L'Isle-Adam.
Dans « une maison, il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine », a illustré M. Sarkozy, comparant les migrants fuyant les guerres à un dégât des eaux domestiques. « Le réparateur arrive et dit, j'ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas il reste la chambre des enfants », a-t-il ironisé.
La Commission européenne a proposé que les États se partagent la prise en charge de 40 000 demandeurs d'asile originaires de Syrie et d’Érythrée arrivés en Italie et en Grèce depuis le 15 avril, alors que 100 000 personnes sont clandestinement entrées dans l'UE depuis le début de l'année, selon l'agence Frontex. Or, la convention de Genève de 1951 garantit aux personnes en détresse le droit de franchir irrégulièrement des frontières pour trouver refuge dans un pays autre que le leur.
Barre à droite toute
Alors que le monde vit la pire crise humanitaire de l’Histoire avec près de 60 millions de réfugiés et déplacés recensés en 2014, l'exécutif européen a invité les 28 États membres à accueillir 20 000 réfugiés en provenance de Syrie. Un chiffre dérisoire au regard des 6,5 millions de déplacés internes et des 2,5 millions de réfugiés syriens, principalement en Turquie, au Liban et en Jordanie. Mais, la proposition est rejetée par l’ancien président de la République, dont le discours s’inscrit clairement à droite, voire à l’extrême droite depuis son retour sur la scène politique.
« Les sociétés meurent de la consanguinité et n'ont rien à craindre du métissage », a poursuivi M. Sarkozy, mais il faut débattre « de la mesure du nombre de gens que l'on peut accueillir et de la manière de les accueillir ».
Rached Cherif