Privée de cours pour une jupe trop longue : Belkacem soutient la décision du collège

 Privée de cours pour une jupe trop longue : Belkacem soutient la décision du collège

Une collégienne de Charleville-Mézières s’est vu refuser l’accès en classe à deux reprises en raison d’une jupe considérée comme un signe religieux. Jack Guez


Nouvelle crispation sur le sujet sensible de la laïcité, en raison cette fois d’une jupe trop longue et donc considérée comme un signe religieux musulman. Les réactions à droite comme à gauche n’ont pas tardé après la médiatisation de l’affaire de la jeune Sarah, qui a été empêchée d’accéder aux cours à cause de cet habit.


 


Belkacem ambigüe


« Aucune élève ne peut être exclue en fonction de la longueur ou couleur de sa jupe », a estimé la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, sur les ondes de RTL jeudi matin. Mais, elle ne prend pas pour autant la défense de la collégienne puisqu’elle apporte son soutien à la direction du collège Léo-Lagrange de Charleville-Mézières où est scolarisée Sarah, 15 ans.


Pour la ministre, il ne fait aucun doute que la direction du collège a fait preuve de « discernement ». « En l'occurrence, il a été jugé qu'il y avait du prosélytisme de la part de l'élève. Ça n'a pas été une exclusion qui a été prononcée, mais un dialogue qui a été ouvert avec la famille. Et je note que sa mère s'est exprimée pour demander que les choses s'apaisent », a ajouté Najat Vallaud-Belkacem au micro de RTL jeudi.


La mère de Sarah a en effet indiqué mercredi qu'elle demanderait à sa fille de se conformer aux directives de l'Éducation nationale. « On ne cherche pas de problème ; l'important c'est que ma fille continue ses études, mais on ne comprend pas pourquoi l'école a réagi comme ça », a-t-elle déclaré à l'AFP.


 


Tollé sur les réseaux sociaux


Le secrétaire général adjoint de l'UMP, Éric Ciotti, est moins ambigu et apporte son « soutien » à « la principale » du collège. « Ne soyons pas hypocrites, la question n'est pas celle de la longueur de la jupe, la question c'est d'imposer un signe religieux, une appartenance religieuse qui relève de l'intime, de l'individuel à la collectivité », a déclaré le député, qui s’est dit partisan d'une « laïcité intransigeante, et notamment dans l'école de la République ».


En revanche, dès mercredi, le président l’Observatoire national de l’islamophobie, Abdallah Zekri, avait estimé qu’interdire l’entrée en cours à cause d’une jupe tenait de « l'hystérie collective ». Sur les réseaux sociaux également, les marques de soutien à la collégienne ont afflué. De nombreux internautes se sont insurgés contre la décision du collège. Le mot-clé ?#‎JePorteMaJupeCommeJeVeux a fait son apparition, et un appel à une « journée de la jupe longue » affiche plus de 1700 participants 24 heures après son lancement.


Rached Cherif