Pour Sarkozy, la République c’est du porc ou double ration de frites

 Pour Sarkozy, la République c’est du porc ou double ration de frites

L’ancien président de la République poursuit sa campagne axée sur l’identité et la religion. Thomas Samson/AFP

En meeting dans son fief de Neuilly, lundi soir, Nicolas Sarkozy est de nouveau abordé l’un de ses thèmes favoris : les menus des cantines. Plutôt que des plats de substitution, l’ancien président a suggéré de proposer une « double ration de frites » pour les écoliers qui ne mangent pas de porc.


 


« C’est ça la République »


Après les signes religieux dans l’entreprise, le candidat poursuit sa campagne axée sur l’identité. « Je n'accepte pas dans nos écoles qu'il y ait des tables de juifs et des tables de musulmans. Et si dans sa famille on ne mange pas de porc, et bien le jour où à la cantine il y a des frites avec une tranche de jambon, et bien le petit il ne prend pas de tranche de jambon. Il prendra une double ration de frites. » « La même règle et le même menu pour tout le monde, c'est ça la République », a conclu le candidat à la primaire de la droite.


Sauf que, comme le relèvent des nutritionnistes interrogés par Slate.fr, un menu jambon frites, ça n’arrive jamais à la cantine pour des raisons pratiques et diététiques. Mais, le plus curieux, c’est sans doute que Nicolas Sarkozy semble redécouvrir cette question, qui date de la création des cantines scolaires, chaque fois qu’il est en mauvaise posture dans les sondages.


 


Ses adversaires à droite « consternés »


À plusieurs reprises, Alain Juppé s'est démarqué de son concurrent sur ce sujet. « À Bordeaux, on sert depuis très longtemps des repas où on peut choisir entre viande ou poisson, viande ou pas viande… Cela n'emmerde personne », avait-il expliqué en mars.


L'ancien président de l'UMP Jean-François Copé s'est quant à lui dit « consterné » mardi par les propos de Nicolas Sarkozy sur les menus de substitution à la cantine, y voyant d'abord une question d'« équilibre alimentaire ». Rappelant son expérience de maire de Meaux (Seine-et-Marne), le candidat à la primaire de la droite a affirmé « avoir toujours maintenu à Meaux la possibilité d'avoir deux menus », malgré son engagement bien connu contre le « communautarisme islamiste ».


« Je suis quand même obligé de vous dire que dans la vie quotidienne, pour des milliers d'enfants, notamment dans les quartiers sensibles de notre pays, le menu de la cantine c'est parfois le seul menu équilibré de la journée », a-t-il plaidé. D’autant plus qu’aux enfants issus de familles juives ou musulmanes, s’ajoutent de plus en plus de végétariens. Feront-ils eux aussi l’objet de récupérations politiques ?


Rached Cherif