Pour Malek Boutih, « on ne peut pas considérer le port du voile comme normal »
Le député PS de l’Essonne veut mobiliser les jeunes des quartiers difficiles pour combattre ceux qu’il compare à des « nazis ».
« J’en ai marre du procès d’intention qui dit que la France est toujours raciste et les autres toujours victimes » s’est emporté Malek Boutih ce matin sur France Inter.
Le député de l’Essonne, qui avait fait un rapport en juillet sur la dérive islamiste d’une partie de la jeunesse française dans les quartiers défavorisés, veut s’appuyer sur les jeunes Français de confession musulmane pour former la colonne vertébrale d’une contre-offensive. « Au sein des musulmans, il faut construire une colonne républicaine pour les affronter » affirme-t-il.
« Si dans notre pays nous passons notre temps à nous demander c’est la faute à qui, on n’avancera pas (…). Je pense qu’il n’est pas impossible de contre-attaquer. Des jeunes issus de ces quartiers n’en peuvent plus, ils ont envie d’être engagés, qu’on leur donne une chance de combattre ces gens-là. Nous avons une armée républicaine potentielle sur le territoire » ajoute Malek Boutih.
L’ancien militant anti-raciste veut mettre fin à la ghettoïsation des « populations » mais pas seulement. Il attend aussi que les musulmans de France changent certaines choses, « il est clair que l’islam est une religion qui s’est constituée autour de la notion de territoire, donc elle doit apprendre à vivre hors de ce territoire. On ne peut pas considérer que le port du voile est normal ».
Un discours qui ne devrait pas aider à éviter la stigmatisation.
En verve, le député du 91 a également visé les partis d’extrême gauche qui « veulent culpabiliser la population ». « Avec les communiqués qu’ils ont produit dans ces dernières 48 heures, ils sont tombés dans le fascisme ». Référence au refus de l’unité nationale, de l’Etat d’urgence et des interventions militaires manifestés par le NPA et Lutte Ouvrière.
Malek Boutih ne croit pas que la société française puisse avoir quelque chose à se reprocher, « je ne crois pas la théorie qui consiste à expliquer que c’est l’oppression de la société française qui aurait radicalisé ces jeunes. Je ne crois pas au déterminisme social et biologique ».
Pour conclure, le député compare les terroristes aux nazis, « ce n’est pas parce que vous retirerez vos troupes de leur territoire qu’ils cesseront de vous attaquer. L’Histoire nous a appris une chose. Vous signez les accords de Munich et vous avez la guerre derrière ».
Jonathan Ardines