Polémique dans un collège de Nice à cause d’une chanson arabo-andalouse

 Polémique dans un collège de Nice à cause d’une chanson arabo-andalouse

Les syndicats d’enseignants ont vivement réagi contre ce qu’ils voient comme des « atteintes discriminatoires et racistes ».


La principale du collège de L’Escarène, près de Nice, a porté plainte contre X après les récriminations de quelques parents fâchés par le choix d’une complainte arabo-andalouse du Moyen-âge en cours de musique et une vague de réactions racistes, a indiqué le rectorat vendredi.


« Suite à la réaction de quelques parents après l’initiative de la professeure de musique du collège Rabelais de l’Escarène, de faire chanter à une classe de 5e une complainte amoureuse arabo-andalouse du Moyen-âge, l’académie de Nice réagit contre tous propos discriminatoires ou racistes », a indiqué le rectorat dans un communiqué, en apportant son soutien au collège. Finalement, après plusieurs jours d’ébullition sur les réseaux sociaux, « une plainte contre X pour atteinte à l’image de l’établissement a été déposée par la principale du collège », selon le rectorat.


Seuls « quelques parents » ont réagi au départ quand l’enseignante a souhaité faire chanter à une de ses classes de 5e des chansons, dont cette complainte du XIIe siècle. La courte partition, en arabe avec aide à la prononciation et traduction française, a été retweetée par des internautes scandalisés, avec notamment la mention « résistance républicaine ».


Dans un communiqué commun, les syndicats Sgen-CFDT, Snes-FSU, CGT Education et l’Unsa « condamnent les atteintes discriminatoires et racistes envers l’équipe du collège ». « Les projets menés dans l’établissement et tout ce qui a trait au vivre ensemble sont attaqués et menacés par un certain nombre de sites d’extrême droite qui se sont emparés du sujet », s’inquiètent-ils. Ils rappellent que « le service public de l’éducation doit permettre aux enfants d’acquérir les connaissances et la culture nécessaires à l’exercice de la citoyenneté dans la société contemporaine ».


Les paroles, datant d’une période d’essor artistique dans le sud de l’Espagne, disent ceci : « Quand elle est apparue marchant noblement, elle, mon amour, sa beauté nous a tués/Comme elle nous a regardés avec ses beaux yeux, une branche d’arbre s’est cassée/Mon problème c’est l’amour si ce n’est elle ? ».


Rached Cherif


(Avec AFP)