Pécresse inaugure son mandat de présidente d’Ile de France en stigmatisant les étrangers
Lors de son premier discours en tant que présidente de région, Valérie Pécresse a annoncé son intention de supprimer la réduction sur les titres de transports accordée aux étrangers bénéficiaires de l’Aide Médicale d’Etat (AME). Une mesure pourtant défendue par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) et le conseil régional sortant.
Stigmatisation des étrangers
Le discours inaugural du mandat de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy à la tête de la région Ile de France a le mérite d’annoncer la couleur. Poursuivant sur la lancée de sa campagne pendant laquelle elle avant stigmatisé les étrangers vivant en région parisienne, Mme Pécresse a joint les actes à la parole en annonçant la suppression prochaine de la réduction sur les titres de transports accordée aux étrangers bénéficiaires de l’Aide Médicale d’Etat (AME).
En mai 2015, elle s’était déjà faite remarquer en énonçant une série de contre-vérités sur ces bénéficiaires généralement en situation irrégulière, affirmant qu’ils sont 163 000 – 110 000 en réalité – et qu’ils étaient les seuls à profiter du tarif préférentiel, alors qu’ils se représentent qu’une minorité des 660 000 personnes bénéficiant du tarif solidarité des transports d’Ile de France.
Le Parti communiste (PCF) et le Front de gauche ont déjà annoncé qu’ils « combattront cette mesure au STIF » où les deux partis comptent des administrateurs au sein du conseil d’administration. Dans un communiqué conjoint, les deux formations estime que, par cette annonce, « Valérie Pécresse récompense son électorat le plus extrême en stigmatisant les plus pauvres de notre société et promettant des économies surréalistes »
Des contre-vérités en chaine
Pour rappel, l’AME est versée aux personnes vivant en France avec moins de 720 euros par mois, soit 25% de moins que le seuil de pauvreté. Les 110 000 personnes allocataires en Ile de France ne comptent que pour 17% des bénéficiaires du tarif réduit – et non de la gratuité totale comme avancée par la présidente de région durant sa campagne. Les 83% restant sont composés de Français et d’étrangers en situation tout à fait régulière puisqu’ils sont également allocataires du RSA et/ou de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C).
Ce tarif préférentiel avait été décidé par le STIF et le conseil régional, afin de « lever les freins à la mobilité pour les personnes sans ressources et faciliter la recherche d’emploi ». Le tarif solidarité d’environ représente un cout total de 84 millions d’euros pour la région, dont environ 14 millions d’euros pour les bénéficiaires de l’AME. Un chiffre bien loin des 70 millions d’euros d’économies annoncées par la nouvelle présidente de région durant sa campagne, sauf si elle compte également s’attaquer au tarif réduit d’autres catégories de Franciliens défavorisés.
Rached Cherif