Nice : plus d’un tiers de musulmans parmi les victimes

Outre les sifflets huant le premier ministre Manuel Valls, la cérémonie qui a eu lieu à Nice lundi a été entachée de manifestation de racisme à l’encontre de personnes à l’apparence étrangère. La police est intervenue sur plusieurs foyers de tension sur la Promenade des Anglais où le ton est vivement monté après que des Niçois ont interpellé des « Maghrébins d’apparence ». Or, les musulmans représentent plus d’un tiers des victimes de l’attentat du 14 juillet.

Rapidement, la nationalité tunisienne du tueur au camion a été révélée par les médias, offrant une fois de plus un argument en or aux xénophobes de tous bords, comme l’ont montré certaines images du rassemblement de lundi à Nice. Les politiques, à droite notamment, n’ont pas non plus fait dans la demi-mesure. À commencer par l’ancien président Nicolas Sarkozy.

Sur le plateau du journal de 20 h de TF1, le prédécesseur de François Hollande a estimé que « tout étranger ayant des liens avec des terroristes doit être expulsé », sans préciser quelle devait être la nature de ces liens. Sur Twitter, certains n’ont pas manqué de lui rappeler ses liens avec l’ancien dictateur libyen Kadhafi, qui a longtemps soutenu le terrorisme. Nicolas Sarkozy est en effet soupçonné financé sa campagne de 2007 en partie grâce à l’argent du dirigeant tué en 2011.

En revanche, l’une des informations encore peu relayées est que de nombreuses victimes de l’attentat revendiqué par Daech sont musulmanes. Selon le recteur de la Grande Mosquée de la ville, Otmane Aïssaoui, interrogé par le journal La Croix, 30 des 84 morts de l’attentat de Nice du 14 juillet étaient musulmans, notamment la première d’entre elles, une mère de famille marocaine de 62 ans.

Une vingtaine de ces morts étaient de la même nationalité tunisienne que leur bourreau, explique l’imam. Il annonce qu’une cérémonie religieuse est prévue jeudi à la Grande Mosquée Ar-Rahma dans le nord de Nice.

Rached Cherif