N’goran Ahoua veut un rendez-vous avec le parquet de Paris

 N’goran Ahoua veut un rendez-vous avec le parquet de Paris

Immeuble du 48


 


Cinq mois jour pour jour après l'assaut du 18 novembre 2015, le porte-parole de l’association du droit au logement, Jean-Baptiste Eyraud, et N’goran Ahoua, un représentant du groupe constitué avec la DAL, des sinistrés du 48, rue de la République à Saint-Denis, ont remis, ce lundi 18 avril au Palais de justice de Paris, un courrier sollicitant le procureur général pour un rendez-vous.


 


Depuis leur évacuation de l'immeuble, plusieurs démarches ont été effectuées par les anciens locataires qui se sont rendus au secrétariat d’aide aux victimes, à la préfecture, à la sous-préfecture, à la mairie de Saint-Denis et au ministère de la Justice. Des manifestations ont été organisées à Saint-Denis… Mais jusqu'à l'heure actuelle, sur un total de 45 familles sans logement, 14 seulement ont été relogées.


« Les revendications que nous avons posées depuis que nous avons été évacués sont un relogement pour tout le monde, la régularisation de nos voisins sans-papiers et la reconnaissance du statut de victime » a expliqué le représentant N’goran Ahoua. Grâce à ce statut, un suivi psychologique pourra aussi être donné aux victimes présumées.


 


Cinq mois de combat


Un premier courrier demandant d’instruire le dossier des habitants du 48, rue de la République à Saint Denis avait déjà été remis à la cour d’appel de Bobigny. En retour, le procureur général avait refusé de qualifier les sinistrés comme des victimes d’un acte terroriste.


N’goran Ahoua et les habitants sont dans l’incompréhension face à cette décision, « il est clair que nous avons été victimes de la conséquence d’un acte terroriste, nous étions tranquillement chez nous, s’il n’y avait pas eu de terroristes dans notre immeuble, il n’y aurait pas eu d’assaut, il n’y aurait pas eu d’évacuation, on ne serait pas dans cette situation ».


Au mois de décembre, des membres de l’association s’était rendue à la cellule d’aide aux victimes des attentats terroristes au Quai d’Orsay mais personne ne les avait reçus.


 


Nécessité du statut de victime


Le statut de victime permettrait aux habitants d’avoir un suivi psychologique sur le long terme. Un enfant de 6 ans s’est vu pointer une arme dans la bouche. « On a vraiment besoin d’être suivi psychologiquement, surtout sur le long terme. Depuis l’assaut, mon fils de 2 ans se réveille en pleurant à 3:45, l’heure de l’assaut » a témoigné N’goran Ahoua.


La reconnaissance en tant que victime permet aussi des indemnités matérielles. Beaucoup ont perdu des biens à cause de l’explosion terroriste et de l’évacuation.


Comme chaque 18 du mois, un rassemblement au niveau de l’immeuble a eu lieu ce lundi. L'objectif : mobiliser la presse, obtenir des soutiens et évaluer l'état d'avancement de la situation des habitants du 48.


 


Lina Badreddine