Myriam El Khomri : la ministre junior nommée au portefeuille du Travail
C’est une petite surprise : le portefeuille sensible du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social échoit à Myriam El Khomri, jusque-là secrétaire d’État chargée de la politique de la ville. La native de Rabat (Maroc) se voit ainsi confier la délicate mission d’inverser enfin la courbe du chômage, condition sine qua non pour que la gauche ait une chance lors des élections législatives et présidentielles de 2017.
La rapide ascension de la native de Rabat
Son nom ne faisait pas partie des favoris, mais c’est donc en grande partie sur les épaules de Myriam El Khomri, 38 ans, que reposent les espoirs socialistes pour les grandes échéances électorales à moyen terme. « Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur la combativité et ma détermination au service des Français », a d’ailleurs réagi l’intéressée à l’annonce de sa nomination.
Celle qui n’était qu’adjointe au maire de Paris il y a encore un an se voit propulsée à un portefeuille à haut risque en remplacement de François Rebsamen, qui a préféré redevenir maire de Dijon après 16 mois passés au gouvernement sans afficher de succès sur le front de l’emploi. Née d’un père marocain et d’une mère bretonne, Myriam El Khomri est diplômée en droit public de l’université de la Sorbonne. Malgré sa petite expérience gouvernementale, François Hollande et Manuel Valls ont décidé de faire confiance à cette mère de deux enfants pour les importants chantiers qui l’attendent.
Prendre le chômage par les cornes
Sa principale mission est évidemment de faire baisser le chômage, l’un des engagements majeurs du Président de la République. Même si les contours de la réforme du travail ont été définis par le premier ministre, c’est à la nouvelle ministre qu’il incombera de la mener à son terme. Le gouvernement a fait de cette réforme la pierre angulaire de sa politique de l’emploi.
M. Hollande l'a dit et répété : sans baisse « crédible » du chômage, il ne se représentera pas en 2017. Or, les chiffres flirtent toujours avec les records historiques en la matière avec plus de 3,5 millions de demandeurs d’emploi. La reprise de la croissance enregistrée au premier trimestre a marqué un coup d’arrêt au deuxième trimestre, hypothéquant une baisse sensible du chômage en 2015.
La ministre a également du pain sur la planche avec un certain nombre d’autres dossiers. Parmi eux, figure l’aménagement des 35 heures réclamé par le patronat, mais à laquelle une partie de la majorité est totalement opposée. Les comptes – dans le rouge – du régime d’assurance chômage ou encore la mise en place du compte personnel d’activité sont autant de sujets sur lesquelles Myriam El Khomri sera également attendue.
Rached Cherif