Mounir Mahjoubi : le Franco-Marocain jeune visage de la diversité du nouveau gouvernement
Même s’il est inconnu du grand public, l’arrivée de Mounir Mahjoubi au gouvernement n’est pas une surprise, tant le jeune secrétaire d’État d’origine marocaine a su assumer les responsabilités qui lui avaient été confiées dans la campagne d’Emmanuel Macron. Avec Laura Flessel, il est le seul représentant des « minorités visibles » dans le nouveau cabinet.
Une ascension rapide
On est bien loin du gouvernement du premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui est allé jusqu’à confier plusieurs postes régaliens à des personnalités issues de l’immigration. Mounir Mahjoub sera donc l’un des seuls visages de la diversité du nouveau gouvernement.
Née dans une famille ouvrière originaire du Maroc et lui même binational, le nouveau secrétaire d’État chargé du numérique est un produit de la méritocratie républicaine. Il excelle d’abord dans les études de droit à la Sorbonne et de sciences politiques à Paris et Cambridge avant de se lancer dans l’entreprenariat. Il avoue cependant ne pas parler l'arabe et ne pas s'être rendu dans le pays d'origine de ses parents depuis des années.
Il ne tarde pas à se tailler une solide réputation dans le monde du numérique en passant par quelques grands noms (Havas, Club Internet) et en fondant plusieurs entreprises. Il est également engagé en politique et rejoint le Parti socialiste, où il participe activement à la primaire de 2011 puis à la campagne de François Hollande de 2012. En 2016, ce dernier le nomme président du Conseil national du numérique (CNNum) à tout juste 32 ans. Un poste qu’il quittera moins d’un an plus tard pour rejoindre En Marche.
Un dernier obstacle à franchir
Son travail comme responsable du numérique pour la campagne d’Emmanuel Macron est largement reconnu par les experts. Sa gestion des différentes cyberattaques dont a été victime le mouvement du futur président lui a même valu les éloges de la presse internationale. À 33 ans, il devient le plus jeune membre du gouvernement, mais pas le moins ambitieux. Il souhaite faire de « la cyberdéfense et la cybersécurité une priorité de notre sécurité nationale », expliquait-il en début de semaine au micro de Franceinfo, peut-être déjà informé de sa nomination.
Avant de mettre en œuvre sa politique du numérique, M. Mahjoub devra cependant franchir un obstacle de taille. Investi comme candidat aux législatives dans la 16e circonscription de Paris (19e arrondissement), il devra battre le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. L’Élysée a en effet fait savoir que tout ministre battu en juin prochain devra quitter le gouvernement.
Il se confiait au Courrier de l'Atlas quelques heures à peine avant l'annonce de sa nomination.
Rached Cherif