Mosquée de Stains : le Conseil d’État confirme la décision de fermeture
Le Conseil d'État a confirmé vendredi la fermeture de la mosquée « Al Rawda » de Stains, jugeant qu'elle était « devenue un lieu de rassemblement prônant un islam radical et appelant à la violence », dans un communiqué. Cette mosquée de Seine-Saint-Denis, qui accueillait plus de 600 fidèles lors de la prière du vendredi, a été fermée début novembre, car soupçonnée par les autorités de promouvoir l'islamisme radical.
À l'occasion du dernier renouvellement de l'état d'urgence en décembre, la mesure de fermeture a été renouvelée. Le centre culturel franco-égyptien qui gère le lieu de culte avait saisi en référé (urgence) le tribunal administratif de Montreuil, qui avait rejeté son recours. Il avait alors saisi le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative de France
Dans sa décision, le juge des référés du Conseil d'État rappelle que la mosquée présentait pour les autorités une « menace grave pour la sécurité et l'ordre », car elle était fréquentée « par de très nombreux fidèles parfois très jeunes dont une part importante venait d'autres communes », qu'elle « diffusait un message appelant à la haine et la violence » et que son « imam principal tenait des propos radicaux ». Les magistrats relèvent aussi que la mosquée a été « fréquentée par plusieurs individus jihadistes notoirement connus pour leur engagement et leurs agissements et par des candidats au jihad ».
Tout en prenant acte du fait que l'imam mis en cause avait été renvoyé et un site internet créé pour condamner les propos radicaux, le Conseil d'État a jugé que ces mesures étaient « trop récentes pour estimer que le risque a disparu ». Il affirme par ailleurs que « l'atteinte à la liberté de culte est tempérée par le fait qu'il y a deux autres mosquées à Stains, vers lesquelles se sont reportés la plupart des fidèles de la mosquée fermée ».
Une vingtaine de mosquées et de salles de prières présumées radicalisées ont été fermées depuis l'instauration de l'état d'urgence après les attentats du 13 novembre 2015.
Rached Cherif
(Avec AFP)